(anastasia) ирония судьбы

Anastasia moskovskaïa

we know what we are, but not know what we might be


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Nom complet × Anastasia Alexeïevna Moskovskaïa. Âge × 30 ans. Date et lieu de naissance × Le 25 mai 1880, ici même à Saint-Petersbourg. Statut marital × Célibataire, au grand désespoir de ses parents qui auraient voulu qu'elle épouse un homme et riche de préférence. Occupation × Danseuse au sein du corps de ballet du Mariinsky, travaillant actuellement sur Casse-Noisettes de Tchaïkovsky, chorégraphié par Lev Ivanov. Elle y joue le rôle de Clara. Classe sociale × Prolétariat Tchin × 11 Groupe ×  automne Avatar × Sophie Skelton   .

♕ Mémento
Anastasia est née le 25 mai 1880 ici-même, à Saint-Petersbourg. Ses parents – Alexeï et Mavra - tenaient une petite boulangerie tout en entretenant l’espoir aigri qu’ils parviendraient à faire quelque chose d’un de leurs deux enfants – pour se sortir de cette classe sociale difficile, de leur situation difficile, des finances aléatoires. Ana a un frère, un frère aîné qui a fui la pression familiale dès qu’il en a eu l’occasion pour gagner Moscou. Très petite, Anastasia entretient l’espoir et le rêve de devenir danseuse – danseuse classique, de ballet. Un rêve qui sera toujours sévèrement rejeté par des parents intransigeants. Ces derniers passent d’ailleurs une bonne partie de leur temps à tenter de lui trouver un mari. C’est Zoya, la sœur de Mavra, qui viendra voler au secours de sa nièce et convaincra les parents de laisser Ana passer les auditions de l’Ecole Impériale du Ballet Russe. A partir du moment où Anastasia sait qu’elle est admise, c’est Zoya qui la prend en charge, qui paye les frais d’inscription, les tenues et tout le reste – et c’est chez Zoya que la jeune Ana passera ses étés, ses vacances et le reste du temps, relayant ses parents désabusés et amers au second plan. Il faut dire que Zoya a épousé un aristocrate russe qui habite une maison confortable aux belles moulures dorées. Chez eux, l’éducation est dure, violente. Elle est parfois abusive – Matveï est un être qu’Ana déteste profondément. Elle déteste tout de lui, ses regards, son attitude, sa main qui frappe ou qui s’adoucit parfois pour caresser de manière inappropriée. Mais elle est tellement reconnaissante qu’elle se tait, qu'elle endure, qu’elle travaille, qu’elle attend que le temps passe et que la difficulté s’éloigne. Et puis, l’école se termine, elle intègre la trouve du Mariinsky, elle quitte la maison. Elle continue de voir Zoya mais évite, de manière générale, tous les autres membres de sa famille. Elle est danseuse de la troupe, passionnée de musique, de son travail, engagée pour les droits des femmes.  

♕ Entrevue
Bonjour, je me présente, Kostya Iakoupov, journaliste aux Nouvelles de Saint-Pétersbourg. Je rédige un article sur le quotidien des habitants de la cité, pouvez-vous m'accorder cette brève entrevue ?
Bonjour. Oui, allez-y je vous en prie, même si je n'aurais pas la prétention de dire que je sais exactement ce que représente le quotidien des habitants de la ville.

Tout d'abord, voulez-vous bien me parler un peu de vous ?
Je suis née ici, à Saint-Petersbourg, en 1880. Au mois de mai. J'ai 27 ans depuis quelques jours. Mes parents sont boulangers, dans une petite boulangerie qui ne payent pas de mine. Ils ont eu un fils, avant moi, qui s'appelle Alexeï, comme mon père. Mais il est parti. Il est parti à Moscou il y a des années, je ne me souviens plus vraiment quand, ni comment. Il ne m'a donné aucune nouvelle depuis. C'est ma tante qui m'a élevée, avec son mari, un riche du coin. Elle m'a élevée parce qu'elle croyait en moi, et elle a eu raison - elle m'a donnée les moyens de devenir danseuse, de fréquenter les bancs de l'Ecole impériale du Ballet, et d'intégrer la troupe du Mariinsky. Depuis quelques temps, je vis seule dans un petit appartement de la place Sennaya. Je suis célibataire, ma vie amoureuse ayant toujours été soigneusement laissée de côté au profit du travail.

Depuis quand vivez-vous à Saint-Pétersbourg, et que pensez-vous de la ville ?
J'y habite depuis toujours, et je ne l'ai jamais quittée. Je n'ai jamais voyagé ou que ce soit d'autre, alors vous savez, c'est un peu difficile de vous dire ce que j'en pense ? C'est la ville où je suis née, c'est la ville où j'habite. C'est ma ville. Je l'aime pour ce qu'elle est, ce qu'elle représente, et en même temps elle me laisse parfois sceptique. J'en saurais très certainement plus quand j'aurais voyagé, ce qui finira bien par arriver si notre troupe se produit ailleurs qu'ici.

Pouvez-vous me raconter une journée ordinaire pour vous, votre quotidien ?
Je me lêve tôt pour prendre un petit déjeuner équilibré puis je file au théâtre. En général, je m'échauffe, je répète, je travaille jusqu'à 13 heures environ, puis je m'accorde une pause de deux heures pour déjeuner, boire et me promener quand il fait beau. Ensuite je me remets au travail - sur les coups de 18 heures, j'arrête à nouveau pour faire un peu de musique, pour me détendre, pour manger un morceau, et à partir de 19h, l'échauffement reprend les soirs où je dois me produire sur scène. Je prends parfois un peu de temps pour dessiner - j'adore dessiner. .

Avez-vous beaucoup d'amis à Saint-Pétersbourg ? Des personnes qui vous sont hostiles, peut-être ?
J'ai des amis. De là à dire que j'en ai beaucoup, je ne suis pas certaine que ce soit le cas - mais j'ai des amis, oui. Dans le monde de la danse, dans le voisinage, un peu partout. Pour ce qui est des personnes qui me sont hostiles, oui il y en a aussi, mais rien qui ne puisse intéresser votre journal, si ? Je veux dire, ça m'étonnerait que ma vie vous intéresse à ce point ? Ma famille n'a jamais été très démonstratrice, j'imagine que mes parents se fichent pas mal de ma vie, et mon oncle me déteste, ce que je lui rends honnêtement bien. Sinon... J'imagine que les gens que je croise ou fréquente me trouvent sympathiques, je suis plutôt du genre avenante.

Pratiquez-vous des activités, avez-vous des loisirs ?
La danse m'occupe beaucoup. Mais j'aime aussi la musique, le dessin, la marche à pieds. Je rêverais de pouvoir voyager, ce qui finira par m'arriver je l'espère. Sinon, je dois admettre que la danse prend la plupart de mon temps et de mon énergie, ce qui est assez plaisant dans la mesure où cela reste ma passion principale.

Parlons politique désormais. Quel est votre avis sur la situation actuelle du pays ?
Je dois admettre que je suis un peu confuse. L'idée de changement est séduisante, notamment parce que j'aimerais que les femmes puissent avoir plus de droits, que nous puissions avancer dans la modernité, et en même temps, les tonnerres qui grondent dans l'ombre me font peur. J'aime ma vie actuelle, je dois bien le reconnaître. Et j'ai peur que tout ne finisse par changer, par briser mes efforts et mes rêves, par chambouler ma vie complètement si quelque chose venait à se produire.

Enfin, diriez-vous que vous êtes heureux/se, aujourd'hui, à Saint-Pétersbourg ?
Je dirais que oui. Je suis heureuse parce que je fais ce que j'aime, parce que j'ai mes marques. C'est une ville qui me plait, avec une atmosphère rassurante, tout ce que je connais. J'imagine que c'est pour moi le principal.

♕ Carte blanche
Maman,

C'est officiel, je quitte la maison de Zoya. J'ai trouvé un appartement. Il est petit, il n'a qu'une seule pièce, mais les filles de la troupe me disent que bientôt, je pourrais avoir plus grand. En réalité, je m'en fiche un peu, de la taille de mon appartement. La seule chose qui m'importe, c'est que j'ai trouvé du travail tout de suite - et dans quel théâtre ! Dis, Maman, ça me ferait plaisir que tu répondes à cette lettre. Il parait que je peux avoir des billets pour les représentations auxquelles je participe, pour ma famille. Vous serez bien installés. Pas dans les premiers rangs, ce sont ceux de l'aristocratie, mais pas trop loin derrière non plus. Tu serais heureuse de me voir, je pense, Maman. Je t'assure que je me débrouille bien.

Embrasse Papa pour moi.

Tendrement,
Ana

Je replie la lettre et la glisse dans une petite enveloppe dont je lèche les bords pour m'assurer qu'elle colle. Comme d'habitude, ma mère ne répondra pas. Je ne pense pas qu'elle me haïssent, je pense que sa haine est dirigée contre ce que je représente, contre mon départ, contre sa soeur, contre la société. Peu importe. Toutes ces lettres envoyées, restées sans réponse, à elle, à Alexeï, mon frère porté disparu depuis tellement d'années que je m'en souviens à peine.

Je recule la petite chaise collée au bureau en bois qui borde la fenêtre et m'autorise un soupir. Il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors. C'est dimanche, et sous mes yeux s'étale la place Sennaya. Je mesure ma chance de pouvoir habiter ici, même si l'appartement sent l'humidité, même si un vieux chat gris a décidé d'élire domicile avec moi, même si je n'habite qu'une seule pièce qui me sert à la fois de cuisine, de salon, et de chambre. Ce n'est qu'un début, qu'un début après des années d'efforts. Zoya déteste cette endroit. Elle est venue la veille, et sa beauté la rend tellement grande que je n'étais pas sûre qu'elle tiendrait dans la pièce. Elle a scruté chaque recoin, puis a tourné vers moi ses yeux gris emplis d'un voile de tristesse infini. Tu ne peux pas vivre là, ma petite chérie. Garde ta chambre dans notre maison, je te demanderais un loyer équivalent à ce que tu payes ici. Par pitié, Ana. Elle m'aime. Ce n'est pas seulement de la pitié, elle m'aime comme sa fille, elle est fière de ma réussite. Et cette pensée, ces attentions, ses yeux tristes pourraient m'emplir de bonheur, faire trembler mon coeur de joie si elle n'était pas mariée à l'homme auquel elle est mariée, cet être infâme qu'elle ne voit qu'avec les yeux de l'amour. Je préfère encore vivre ici, entre le chat et l'humidité, plutôt que de retourner un seul instant entre les murs maudits de sa charmante maison. Merci, Zoya, mais pour moi c'est la vie qui commence, tu comprends ? J'aime cet endroit. C'est mon nouveau départ, ma nouvelle vie. Je suis tellement heureuse. Je la prends dans mes bras pour forcer le trait. Je suis heureuse, c'est vrai. Mais prudemment. Le malheur a toujours erré non loin de ma famille - je ne vois aucune raison pour qu'il ne pointe pas le bout de son nez rapidement, reprenant à moi toutes ces choses pourtant péniblement accomplies.

Je brosse mes cheveux et attrape une feuille blanche et un crayon avant d'écarer le vieux rideau suspendu devant la fenêtre. C'est dimanche, la place est brillante sous le froid, la pluie et les passants qu'elle englobe mollement. Sur le papier, des traits gris. Dans mon coeur, un peu de liberté.

♕ Mascarade

J'me présente, je m'appelle : Henri (non vraiment pas), Charlotte, donc, Cha pour les intimes, Bohemian Rhapsody (et depuis bien plus longtemps que le film) pour la toile depuis plus de 10 ans. J'ai 28 ans, j'habite en région parisienne, et je suis avocate de profession (oui, j'ai quand même le temps d'écrire, et puis j'en ai besoin de toute façon), parce que j'aime les causes perdues et les longs discours. D'ailleurs je suis super bavarde, vous le constaterez   Comment as-tu connu le forum ? par Bazzart, évidemment   WHERE ELSE. Habitudes de jeu :  La longueur varie non pas en fonction de la qualité que j'attribue aux réponses de mes partenaires mais en fonction de mon emploi du temps, de mon niveau de fatigue, de ma motivation et de mes feels et de ce que j'ai à raconter. J'aime autant faire long (il m'est arrivée de faire des réponses de 3000 mots mais ce temps est un peu révolu) que court et plus rapide, je suis entièrement adaptable et voilà. Parfois je dis okay faisons court et boum y'a 1200 mots qui sortent, mais c'est pas de ma faute   (ça se voit là, que je suis bavarde, nan ?   ) Mot de la fin :

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