Polina Leonidova
Inscrit le : 24/04/2019Messages : 669Pseudo : Maud.Portrait : Eve Hewson - myselfAlias : DianaDisponiblité : 0/2 Situation : journaliste clandestineRésidence : Un palais opulent en bordure de villeCercle(s) : Union pour l'égalité des femmes et journal de Saint Petersbourg | Sujet: barcarolle. Mar 21 Mai - 22:19 | |
|
♕ MémentoPolina est née dans une famille qu'on appelerait aujourd'hui recomposée. Son père, Sergueï Leonidov, a perdu sa première épouse à l'accouchement de leur deuxième garçon. Presque deux décénnies plus tard, il se remaria avec une femme bien plus jeune que lui. M. Leonidov est un "diplomate", mais Polina a depuis longtemps compris que derrière ce joli mot se cache un métier plus dangereux et secret: celui d'espion pour le tsar. Souvent en voyage alors qu'elle n'était qu'une enfant, ils n'ont pas bien appris à se connaître. Pendant que M. Leonidov risquait sa vie dans des contrées reculées ou des palais aussi somptueux que celui de Nicolas II, Mme Leonidova sombrait chaque jour dans une silence qui faisait froid dans le dos à Polina. Elle avait épousé Sergueï pensant l'aimer éperduement, et pensant qu'il l'aimait en retour, mais ce n'était pas le cas. Polina a grandi presque seule, une imagination, une curiosité débordantes comme héritage et un recul sur la vie des plus incisifs.
Lasse des protocoles et de son palais dans lequel elle est enfermée, elle demande à son ami et promis Ivan de lui prêter de vieilles tenues de garçons lui appartenant, et c'est ainsi qu'elle se faufile dans tous les recoins de Saint-Petersbourg, avec lui, parfois sans, et que leur adrénaline, lorsqu'ils manquaient de se faire prendre, s'anima dans leurs veines et fit naître en eux des sentiments nouveaux et magiques. Jusqu'à ce qu'Ivan, un jour d'été de 1903, lui annonce qu'il s'était engagé dans l'armée. Paniquée à l'idée de pleurer sur sa tombe ou de finir comme sa propre mère, Polina rompit les fiançailles. La guerre russo-japonaise et les agitations ouvrières et agraires lui donnèrent l'excuse parfaite de vouloir patienter une paix plus relative pour trouver un mari. En réalité, il lui était difficile de se remettre de sa rupture.
Nourrie à des lectures féministes dès son plus jeune âge (qu'elle a réussi à se procurer lors de ses sorties illicites) et adepte de l'observation de ses pairs, Polina écrit aujourd'hui des articles sous un nom d'emprunt aux nouvelles de Saint-Pétersbourg. Elle a également rejoint l'union pour l'égalité des femmes afin de faire bouger les lignes. ♕ EntrevueBonjour, je me présente, Kostya Iakoupov, journaliste aux Nouvelles de Saint-Pétersbourg. Je rédige un article sur le quotidien des habitants de la cité, pouvez-vous m'accorder cette brève entrevue ?Polina se retourne, fait tomber la capuche de sa cape et la resserre contre son corps. Des gens bizarres, ça courrait dans Saint-Pétersbourg. Mais rassurée par le mot journaliste, elle qui en était une aussi, de façon clandestine, elle offrit son plus beau sourire. "Oui bien sûr." Tout d'abord, voulez-vous bien me parler un peu de vous ?Elle hésite une seconde. Si son père découvre son nom dans le journal, elle risque de l'envoyer plutôt que prévu six pieds sous terre. "Oui bien sûr, je m'appelle Olga, j'ai vingt-trois ans et mon père est un grand marchand sur la Nevski. Je l'aide parfois au magasin." Voilà rester vague, c'est le meilleur moyen de ne pas se faire découvrir. Polina aime s'inventer de nouvelles personnalités, elle a commencé toute petite quand elle s'ennuyait dans la nurserie. Depuis quand vivez-vous à Saint-Pétersbourg, et que pensez-vous de la ville ?"J'y vis depuis que j'y suis née. J'aime d'amour cette ville, même si je tombe souvent malade à cause du vent impardonnable." C'est totalement faux, bien entendu. "Il y a beaucoup de couleurs dans cette ville et c'est difficile de ne pas s'y perdre. Heureusement je retombe toujours sur mes pattes." Pouvez-vous me raconter une journée ordinaire pour vous, votre quotidien ?"Oui, et bien, tout simplement je me lève, prends mon petit déjeuner, je reçois des visiteurs ou je me déplace chez des amies. Je prends le thé dans l'après-midi. Parfois j'assiste mon père au magasin, puis le soir j'ai souvent un dîner à la maison ou dehors, une sortie au théâtre, à l'opéra ou un bal. Ma vie n'a rien de passionnant, vous savez." Evidemment, il était hors de question de parler de l'Union des femmes et des discussions révolutionnaires, ou de ses articles clandestins qu'elle écrivait pour le même journal que son intervieweur.Avez-vous beaucoup d'amis à Saint-Pétersbourg ? Des personnes qui vous sont hostiles, peut-être ?Polina commence à perdre patience. A quoi donc vont lui servir toutes ces réponses? Vous savez, les amis, les ennemis, ça va, ça vient. Je n'ai eu qu'un véritable ami dans ma vie. Mais il est parti et je ne sais plus où il est maintenant. Alors je pense ne pouvoir compter que sur moi-même. Voilà ce qu'elle avait envie de répondre, crier au monde et passer à autre chose. Mais c'était impossible. "J'ai quelques amies fidèles et j'espère ne pas avoir d'ennemis, en tous cas je suis gentille avec tout le monde." Pratiquez-vous des activités, avez-vous des loisirs ?Là encore, Polina allait devoir mentir. Une jeune fille de bonne famille ne passe pas ses journées à explorer la ville dans ses recoins les plus sales pour écrire des articles ou lire des publications interdites, telles qu'Olympe de Gouge ou Mary Wollstonecraft). "Bien sûr, j'aime broder, faire des promenades à cheval, aller à l'opéra et visiter mes amies. Rien de plus normal pour une jeune fille comme moi." Parlons politique désormais. Quel est votre avis sur la situation actuelle du pays ?Restez calme, ne rien laisser paraître. "Oh vous savez je trouve que tout est très bien comme ça. Sa majesté impériale fait le travail que Dieu ordonne, et le fait parfaitement. Je ne suis personne pour juger de la politique et je préfère laisser cela aux hommes." Son sourire faux s'affiche sur son visage et son corps tout entier se crispe à ses paroles. Enfin, diriez-vous que vous êtes heureux/se, aujourd'hui, à Saint-Pétersbourg ?"Bien sûr, je ne manque absolument de rien. Mes parents sont très généreux et je vais bientôt me marier, que demander de plus?" Polina sent la bile chatouiller son estomac et prend bientôt congés de son collègue journaliste. ♕ Carte blanche1903. Le soleil fait danser ses rayons sur le jardin d’été, ne prend jamais congés pendant la période estivale. La température ne dépasse pas les vingt degrés ici. Saint Pétersbourg est une ville plutôt clémente. Le feuillage a amorcé sa découverte et s’abreuve de lumière à n’en plus finir. Le jardin est le repère des amoureux. Les recoins sont des alcôves idéales pour jeunes gens épris de liberté. Elle n’aime pas ce parc. Elle n’aime pas s’endimancher, se serrer dans des corsets-prisons, ramener ses cheveux derrière sa nuque et avancer constamment à bout de souffle. Mais ce n’est pas dans le parc du palais de sa famille en bordure de ville qu’un rendez-vous secret pouvait s’entreprendre.
Armée de son ombrelle, Polina tente de réfréner ses pas trop rapides, évitant de faire un malaise, mais son corps parle plus vite que sa tête. L’emballement dont elle fait preuve n’est que le reflet de son cœur. Elle le remarque enfin au détour d’un sentier, posé sur un banc, son costume noir l’habillant de toute la noblesse dont il faisait preuve. Il guettait certainement son arrivée, et un sourire illumina son visage lorsqu’il aperçut sa fiancée. Celui de Polina était déjà jusqu’aux oreilles avant même qu’il entre dans son champ de vision. Il se lève et vient s’emparer de sa main douce et frêle lorsque leurs corps ont franchi la barrière de la bienséance. Ses lèvres caressent les mains gantées de Polina mais ses iris se sont déjà plantés dans les siennes. Une légère chaleur conquiert les joues pâles de la jeune Leonidova et l'air semblait s'être totalement échappé de ses poumons. Elle connaît toutes les techniques de séduction, battre des cils, rougir sous un regard, mais rien de tout cela n’était calculé ni même fait exprès. “Polina Sergueievna, vous êtes resplendissante,” commente-t-il, un sourire en coin. “J’espère que vos parents et vos frères se portent bien.” Elle lui répond par la positive avant de lui poser la même question. Ce sont des formules d’usage, mais qui touchent son cœur directement. Ivan envoie de légers coups d’œil autour d’eux puis l’attrape par le bras et la conduit derrière une statue, à l’abris des regards indiscrets -et des ragots. Le souffle court, elle admire les contours du visage de son fiancé, alors que, sous son impulsion à lui, leurs corps se jumellent en un instant. “Pourquoi as-tu choisi cet endroit pour un rendez-vous? N’est-ce pas… risqué?” s’enquit-elle, pas effrayée une seule seconde par leur position compromettante. “Mais c’est bien ce qui en fait tout son charme,” répondit-il, l’air mutin. “Ivan Igorevitch, vous n’êtes qu’une canaille,” assène-t-elle avec un léger rire. Son index ganté vient descendre la douce pente de sa joue et le ton se fait un peu moins jovial. Un drôle de sérieux qui passe dans les iris d’Ivan réchauffe sa peau délicate, ses yeux bleus prirent une tournure plus foncée. Il s’est encore approché, et le cœur de Polina manque un battement. Ses lèvres abordent son visage, d’abord le coin de son œil droit. Elle referme ses paupières, il ne peut y avoir de meilleur moment que celui-ci. Ensuite c’est la naissance de sa bouche qui a droit à une nouvelle caresse. “Ivan Igorevitch…” frémit-elle, alors que la bouche de ce dernier murmure des poèmes à la peau laiteuse de son cou. Il lui donne l’impression d’être un oiseau, qui s’envole, s’envole comme une folle.
Mais il stoppe net. Il se redresse, croise son regard pour mieux la fuir. “Je…” Il hésite, elle le sent. Son pouls n’est plus si régulier, leurs mains gantées se serrant comme un étau. “Je me suis engagé.” Les mots sortent à la vitesse d’une mitrailleuse. Les épaules de Polina s’affaissent aussi vite, l’étau se desserre, mais la prison de son corset l’étouffe. Son cœur se brise mais elle est plus forte que cela. Il a choisi l’armée, elle n’entre pas dans son projet de vie. Il défie ses parents, défie l’amour qu’elle a pour lui. Elle ne veut même plus le regarder. Ni lui demander pourquoi. Ni s’éprendre de fantaisie d’une vie avec lui. Il lui avait menti, ou ne l’avait pas écouté. Un manque de respect, voilà ce que c’est. La société patriarcale gagne une nouvelle fois, n’est-ce pas? “Je ne suis pas cette femme-là, Ivan. Tu le sais.” Il ne la regarde plus non plus. Ses pupilles se sont perdues au loin, sur les ailes d’un paon en liberté, s’envolant tout en haut d’un arbre, une plume s’échappant mollement de son corps majestueux avant de glisser lentement, par un mouvement de balancier, au sol. “Je dois faire mes propres choix,” souffla-t-il, le cœur lourd. La gorge de Polina se serre. Elle fait des efforts pour ne pas prendre cela personnellement. Pour ne pas voir qu’il ne l’aime plus. “Et bien je ne peux pas attendre, inquiète jusqu’au sang, d’avoir un télégramme m'annonçant que tu es gravement blessé, ou pire, mort.” Elle le repousse légèrement. Elle a besoin d’oxygène. “Au revoir, Ivan…” laisse-t-elle échapper à mi-voix, sortant de son emprise et de sa vie par la même occasion, alors que l’horizon avait pris une teinte grise, le soleil se cachant pour le reste de la journée.♕ Mascarade | J'me présente, je m'appelle : henri. Maud, j'ai 31 ans et je suis une vieille de la vieille. Comment as-tu connu le forum ? Mariko . Habitudes de jeu : dépend de mon humeur Mot de la fin : riboulbeau. |
Dernière édition par Polina Leonidova le Lun 27 Mai - 14:30, édité 13 fois |
|
Ira Amalieva
Inscrit le : 22/04/2019Messages : 742Pseudo : Nótt (Mariko)Portrait : Lou de Laâge (dandelion + butter)Disponiblité : Présente (0/4 rps). Situation : Exploratrice au service de Sa Majesté le Tsar, de retour à la cour où l'on s'empresse de la marier, promise au pauvre Iliya Vassilev.Résidence : Le Palais familial dans le Triangle d'or.Cercle(s) : Cour du Tsar, Société Impériale des Sciences. | Sujet: Re: barcarolle. Mer 22 Mai - 9:26 | |
| - Polina Leonidova a écrit:
- J'me présente, je m'appelle :
henri Merci d'avoir compris ma blague Et sinon : comme j'ai hâte de vous lire tous les deux ( @Ivan Nazarov), ta partie biographie suffit à me fendre le cœur |
|
Feodora Noskova
Inscrit le : 16/04/2019Messages : 113Pseudo : Léa ~ PatchuleaPortrait : Florence Pugh (chrysalis)Disponiblité : Disponible (1/3 rps en cours) Situation : Servante et dame de compagnie de Mademoiselle Ira Amalieva.Résidence : Quartier des domestiques du palais de la famille Amaliev. Cercle(s) : Récente recrue de l'Union pour l'Egalité des Femmes. | Sujet: Re: barcarolle. Mer 22 Mai - 11:29 | |
| Je me joins à Mariko pour dire qu'après ma lecture de ta partie "carte blanche", I NEED MORE. |
|
Polina Leonidova
Inscrit le : 24/04/2019Messages : 669Pseudo : Maud.Portrait : Eve Hewson - myselfAlias : DianaDisponiblité : 0/2 Situation : journaliste clandestineRésidence : Un palais opulent en bordure de villeCercle(s) : Union pour l'égalité des femmes et journal de Saint Petersbourg | Sujet: Re: barcarolle. Mer 22 Mai - 11:47 | |
| |
|
Ira Amalieva
Inscrit le : 22/04/2019Messages : 742Pseudo : Nótt (Mariko)Portrait : Lou de Laâge (dandelion + butter)Disponiblité : Présente (0/4 rps). Situation : Exploratrice au service de Sa Majesté le Tsar, de retour à la cour où l'on s'empresse de la marier, promise au pauvre Iliya Vassilev.Résidence : Le Palais familial dans le Triangle d'or.Cercle(s) : Cour du Tsar, Société Impériale des Sciences. | Sujet: Re: barcarolle. Lun 27 Mai - 12:33 | |
| |
|