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 sometimes, moon is all I have. (irina)

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Irina Marcovitch
Irina Marcovitch
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sometimes, moon is all I have. (irina) Tumblr_po0obvKs0c1xoammgo3_r1_400 14 Situation : ouvrière dans une usine de textile.
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MessageSujet: sometimes, moon is all I have. (irina)   sometimes, moon is all I have. (irina) EmptyLun 22 Juil - 23:10

Irina Marcovitch

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♕♕♕

Nom complet × Ce fut les derniers mots de ta mère. A peine soufflés. A peine esquissés. Irina. C'était si doux. Autant que ta jolie peau. C'était si gracieux. C'est ce qu'elle voulait pour toi. Comme un espoir de vie meilleure. Un prénom bien loin de ceux qu'elle pensait crasseux. Ce prénom était le tien, et tu le chéris à chaque seconde. Mais ce fut une autre femme qui te donna ton second prénom. Une amie de ta mère. Si on peut appeler ça comme ça. La compagne d'infortune de ta génitrice. Ortens. ou Hortense. C'était les fleurs préférées de ta mère. Et pis enfin un nom. Pas celui de ta mère. Encore moins celui de ton père. Un nom qui claque contre ta langue. Marcovitch. Une donation presque miracle par celle qui t'as élevée. Presque. Une dette que j'avais tu ne pourrais remplir. Tu le sais. T'essayes au moins d'y faire un peu honneur. Au moins un peu.  Âge × Ça fait vingt-sept ans que tu bouffes la poussière. Ça fait vingt-sept ans que tu subis le monde. T'as jamais rien demandé toi. T'es née comme ça. Presque par caprice. Ton père tu l'as jamais connu. Tu penses qu'il a foutu le camp dès qu'il a su. Comme toujours. C'est toujours comme ça que ça se passe. T'as du rester avec ta mère. Seulement, elle aussi elle est partie. T'as du te sentir bien seule. T'as passé vingt-sept ans à te demander pourquoi. A en vouloir au monde entier. A blâmer le dieu et à séduire satan. Pourtant. Ça t'as rien apporté. T'es toujours là. Avec tes questions brisées entre les mains. Et ça continue encore. La roue tourne. Et tu peux rien faire pour l'arrêter. T'as beau hurler. Personne t'entend. Alors ça tourne toujours. Presque malgré toi. Date et lieu de naissance × Un lieu qui en ferait vomir plus d'un. Pourtant t'as bien atteri là entre deux oreillers crasseux. T'as poussé ton premier cri dans un bordel de Saint Petersbourg. Comme le signe d'une mauvaise vie à venir. Ta mère voulait tellement plus pour toi. Elle avait un plan. Partir. Où ? Elle ne savait pas. Mais simplement partir pour que t'échappes à tout ça. Loin de la capitale. Pourtant t'es restée là. Dans ta misère. A prier dieu pour rien. Statut marital × Un désamour de soi qui t'empêche de voir clair. T'y comprends rien toi à l'amour. A toutes ces conneries. C'est tellement fragile. Si tendu. Tu préfères pas t'y aventurer. C'est un terrain miné. Mais tu vois les autres. Souvent des nobles. Tu les envies parfois. Tu voudrais savoir. Voir comment toi tu ferais. Mais ton coeur, il est pas prêt pour tout ça. T'es si frêle. Peut être trop. T'as essayé pourtant. Une fois. Comme un espoir si tôt déchu. Il a fini par te laisser tomber. Comme une vieille chaussette. Emporté par sa propre folie. T'en valais pas la peine sans doute; t'étais trop misérable pour lui. Toi. Sa compagne d'infortune. T'y croyais à ses belles paroles. A tous ses beaux mots. Mais les beaux parleurs, ça ne fait que parler. Ça fait rêver. Mais t'as toujours ce moment de réalité qui revient. Tu te prends alors le bitume en pleine face. un retour de flamme incandescent. Alors quoi. T'aurais du le voir venir. Tous les mêmes. Tu l'as bien vu avec les filles du bordel. Vous n'êtes que des corps. Les âmes, ça fait bien longtemps que ça n'intéresse plus. Toi ça te dégoûte. Ça t'a formatée. Alors dès qu'un homme s'approche. Tu fuis. Par n'importe quel moyen. C'est tellement plus simple. Parce qu'au fond, tu ne sais pas si ton coeur il serait prêt à tout ça. A toutes ces émotions beaucoup trop nouvelles. Et t'as gardé sa bague. Sa promesse. T'attends désespéramment comme une idiote. Comme une rêveuse d'illusion. Toi sa comète. Occupation × Une place qu'on t'a trouvée. On t'y a placée comme une pauvre marionnette. Destinée à une vie de misère avec un salaire à peine couvrant tes frais. Mais c'était plus que tout ce que t'as pu avoir. T'arrives à te nourrir. T'arrives à avoir un toit. Tu n'as jamais demandé que ça. Pourtant tes mains, elles ne sont plus belles. Le travail ouvrier à l'usine de textile les abîment. Les maltraitent. Elles agonisent sous ta propre souffrance. T'as beau t'en contenter tu sens ce feu qui monte. La rage de l'injustice. Une volonté de changement presque malgré toi.Classe sociale × T'as cette vie de misère. Ce travail qui paie à peine. Ces questions qui te brûlent les lèvres. Ou pire encore, ces cris d'agonie que tu peines à retenir. Où est donc la clémence ? Où est donc la justice ? Elle semble avoir fui elle aussi. Il ne reste que le peuple. Miséreux et crasseux. A peine regardable. Bien loin de cette noblesse qui s'en fiche. Qui se goinfre comme une oie jusqu'à en exploser. Qui se pavane dans le luxe jusqu'à s'en étouffer. Tchin × 15. Groupe × Printemps. Avatar × emma watson.


♕ Mémento
Période déchue. Période lointaine. Pourtant elle te revient souvent en mémoire. Même si les souvenirs commencent à s'effacer. T'essayes de t'y accrocher. De ne pas les laisser partir. Ca te fait trop mal. Parce que ça avait beau être pas le paradis. C'était chez toi. T'avais pu avoir un semblant de bonheur. A courir à travers les rues. On s'occupait pas tellement de toi. Sauf elle. L'amie de ta mère. Sa compagne d'infortune. La putain du bordel. C'est ce qu'on disait. Toi t'écoutais pas. T'as été heureuse. Quoi qu'on puisse dire. Certes désargentée. Parfois crasseuse. Mais c'était l'amour que t'as jamais pu avoir de ta mère. Celle qu'est morte en te mettant au monde. Qui pourtant rêvé de grandes choses pour toi. C'était pas le paradis. Tu te cachais. Beaucoup. Mais c'était chez toi. Quand le soir tu t'endormais dans ses bras avec ta jolie poupée en chiffon contre ton cœur. • Ton père. Tu l'as jamais connu. C'est l'inconnu au bataillon. Celui que t'as idéalisé toute ton enfance. Puis détesté. Tu le hais de vous avoir abandonnées toi et ta mère. Tu le détestes d'avoir été si lâche. Tous les mêmes en vérité. Ils partent tous la queue entre les jambes au moindre problème. Ta mère elle méritait pas ça. Elle ne méritait pas un tel homme. C'est sans doute mieux qu'il soit part au final. Ouais. Mais t'as toujours ce ressentiment en toi. Cette haine qui ne s'épuise jamais. T'aurais besoin de lui dire tout ce que tu as sur le cœur. Depuis vingt-sept ans. Ca en fait sur le cœur. Parfois ça vient jusqu'à t'étrangler. Mais ça reste stérile. Tu ne le reverras jamais. Tu le sais. Et ça te rend folle. Parce qu'au fond t'aurais tellement besoin de vider ton sac. De lui montrer ô combien il a raté. Ô combien il aurait du rester. Oh que oui. Parce qu'au fond t'avais juste besoin de lui. T'avais juste besoin qu'il soit là. Comme tout père. Parce qu'on t'en a raconté des histoires. Ta mère ne lui en voulait pas elle. C'est ce qu'on t'a dit. Tu ne l'as jamais compris pourquoi au final. Mais toutes ces histoires tu finissais par les fantasmer. Par imaginer un homme si idéal et parfait. Que ta chute a été encore plus dure. Ton cœur s'est durci un peu plus. Alors tu préfères clamer que tu le détestes. Que c'est qu'un lâche. Que ce n'est qu'un noble qui a juste voulu tirer son coup au bordel. Comme les autres. Plutôt que d'admettre qu'il te manque. Que t'avais besoin de lui dans ta vie. C'est plus simple. Et moins torturant. • T'as fini par partir. Par quitter cet enfer. T'en étais pas tellement consciente toi. Tu voulais rester. Être chez toi. C'est comme ça que tu l'avais toujours appelé. C'est tout ce que t'avais connu après tout. Mais elle t'avait poussée. Elle voulait pas de cette vie pour toi. C'en était pas une. Ta vraie mère aussi l'aurait sans doute penser. Elle était morte pour toi. Elle avait toujours voulu une vie meilleure pour toi. On te l'avait toujours dit. Grandir avait été ta malédiction. Ton corps a changé. Et les hommes le voyaient. Il ne manquerait plus que le tenancier te demande de devenir l'une de ses filles. Le vœu de ta mère aurait échoué. Tu devais saisir l'occasion. Même si ça signifiait quitter tes propres repères. T'as fini par atterrir dans cette usine. Celle-là même que tu voyais au coin de la rue. C'était grâce à elle. Celle qui t'a élevée. Elle avait fait jouer ses relations. Tu sais pas trop comment. Et vaut peut-être mieux que tu ne saches pas. Mais t'avais fini par devenir la nouvelle ouvrière. La petite et frêle qu'on regardait de biais. Tes mains étaient si blanches. Elles finirent vite avec des cloques. Le travail était dur. Toujours à la chaîne. Presque éreintant. T'avais envie de partir. De prendre tes maigres affaires et partir. Mais tu l'as jamais fait. Tu l'aurais déçue. Et pis, elle était là ta place. Avec le maigre pécule que tu recevais chaque mois. T'avais enfin un chez toi. C'était petit. Et pas le grand luxe. Mais c'était mieux que rien. Tu te débrouillais comme tu pouvais. C'était ta nouvelle vie après tout. • C'était la joie. La liesse. Un renouveau après le sang et l'horreur. Parce que tu l'aimais ton tsar. Comme tout le monde, t'avais fini par en tomber amoureuse de loin. Il était presque un dieu pour certains. D'autres se prosternaient à ses pieds quand il passait en carrosse. Presque un ange venu les sauver. Alors, toi aussi t'as voulu participer. Fêter le nouveau souverain avec tout le monde. T'avais hâte. T'avais tout prévu dans ta tête. Le champ de Khodynka serait une immense dévotion au nouveau tsar. T'y étais allée avec le coeur léger, oubliant le temps d'un instant ton statut d'ouvrière. Le champ était grandiose. Les attractions étaient inventives et déjà les paysans se pressaient pour attraper les quelques victuailles qu'on lançait à la foule. A vrai dire, tu sais pas comment cela s'est produit. Tu sais pas à quel moment tout a dégénéré. Mais ça a été vite. Trop vite. Il y a eu tout d'abord des mouvements de foule. Et pis des cris. Tu te faisais bousculer de toute part. La joie faisait place à l'horreur, à la panique. Tu réussis à sortir de ce bourbier. Tu ne sais trop comment. Peut-être par un miracle. Le champ de Khodynka était devenu le cimetière de quelques milliers de russes. A la place des confettis, les corps s'éparpillaient. Cette image te marquera sans doute à vie. L'incompréhension mais surtout la rage prirent place dans le coeur des russes. Le tsar n'avait même pas daigné rendre hommage aux victimes. La tsarine semblait tout autant indifférente. Elle devint alors l'Allemande. Une non-russe indigne. La presse les citait dans plusieurs événements : un bal donné par un français, des repas... Le tsar dansait presque sur les corps sans vie des russes. Où était donc passé l'espoir du couronnement ? Le nouveau tsar l'avait piétiné. T'en eus mal au coeur. L'image parfaite commençait à s'effriter un peu. • T'as fini par le rencontrer lui. Ce garçon. Celui que tu voyais tous les jours au coin de la rue de ton usine. Il criait à la volée pour vendre ses journaux. Peu de monde lui en achetait. Mais tous les jours, il persévérait. Encore et encore. Il était là tous les jours avec son tas de papier sous le bras. Tu pensais qu'il finirait par se lasser. Il avait fini par surprendre ton propre regard. Celui qui tentait de comprendre. Il te retourna presque ton interrogation. Le soir-même, tu l'avais trouvé adossé au mur de l'usine, attendant. C'était toi qu'il attendait. Surprise, tu comprenais pas trop pourquoi. Il voulait t'inviter à sortir. C'était le premier garçon qui osait le faire. D'habitude, t'étais assez maligne pour les en dissuader d'un regard. Pas lui. Décidément, il devait avoir de la détermination à revendre. T'avais refusé. Mais il avait insisté. Il attendait chaque soir. Il ne disait mot. Mais son regard en disait assez pour lui. Alors t'as fini par céder juste pour qu'il arrête de t'attendre. Les filles de ton usine avaient assez de potins pour le reste du mois. T'avais pas envie de devenir la dinde de la prochaine moquerie. Il t'avait emmené pour un pique-nique. Rien de très glorieux. T'étais méfiante. Que te voulait-il ? Mais au fur et à mesure de la soirée, t'as fini par te détendre. Il ne semblait pas méchant. Vous avez fini par discuter toute la nuit. De tout et de rien à vrai dire. Cette soirée ne fut pas la seule. Elles finirent par être presque hebdomadaires. Vous parliez du monde. Des choses que t'aimerais découvrir. Ou des endroits qu'il aimerait visiter. Il te parla longtemps de Paris. Il semblait être le parfait archétype du peintre raté, vendant des journaux plutôt que des tableaux. Il te parla aussi de livres. Il savait lire, contrairement à toi. Ça te fascinait. Parfois, il te faisait la lecture, toi ta tête sur ses genoux. Il te partageait souvent ses idées. Toi tes envies. Vous changiez le monde. Vous vouliez refaire l'univers. Tout semblait si beau dans sa bouche. T'as fini par y croire si facilement. Ou peut-être était-ce à cause du gout de ses lèvres sur les tiennes. • Ça a toujours été tes amies. Celles que tu regardais d'en bas. Parce que t'as jamais pu détacher tes yeux d'elles. Les étoiles. Ces astres si lumineux et pleins d'espoir. Oh que non. Parce que ça représente tout ce que tu aurais voulu être. Si brillantes. Si lointaines. Tu les regardais souvent avec lui. Comme une de vos sortes de rituels. Après tout quand tu vivais d'amour et d'eau fraîche, vous les admiriez souvent ensemble. Comme une sorte de rituel. Et pis t'avais le regard perché quand vous unissiez vos corps. Elles étaient vos témoins. Les premières à savoir pour votre amour. A presque vous féliciter. • Il a fini par t'en parler. Du groupe auquel il appartenait. Il voyait ô combien tu voulais changer le monde. Autant que lui à vrai dire. Cela semblait si beau. Presque irréel. Il t'a demandé de le rejoindre. De suivre vos idées jusqu'au bout. Vous pouviez changer les choses véritablement. T'as dit oui par conviction. Tu pensais que ça n'irait jamais plus loin. Que le changement se ferait dans l'accompagnement. Renverser un monde, ce n'était pas simplement le secouer pour tout renverser. Mais t'étais aveugle. Tu ne voulais voir que ce tu voulais. Pourtant, la réalité était tout autre. Vous étiez devenus des terroristes. Toi moins que lui, puisque tu n'avais que quelques petites tâches à cause de ta récente adhésion. Mais, t'étais dans le coup quand même. Votre groupe se réclamait de la Narodnaïa Volia ou Volonté du peuple. N'était-ce pas ceux-là même qui avaient assassiné l'ancien tsar ? Bien sûr que si. Mais tu ne voulais rien voir. Tu te complaisais dans ton idéal, en pensant que ça passerait. Que tout n'était qu'idée. Mais la réalité te rattrapa bien trop vite. Vous ne vous compreniez plus. Sa vengeance était néfaste, presque sanguinaire. Elle contaminait tes propres pensées jusqu'à les empoisonner. • T'as jamais cru à l'amour éternel. Et à toutes ces conneries. Pourtant t'y croyais avec lui. Tu l'avais rencontré par hasard. Pendant une période pas tellement belle. Mais il avait été là pour toi. Et t'étais tombée amoureuse bêtement. Ça ne te ressemblait pas. Tu le voulais pas. Pourtant avec lui c'était si simple. Trop simple. Il t'avait promis monts et merveilles. Il t'avait ensorcelée de belles paroles. Il t'avait promis le monde. Toi t'y croyais. Pour une fois t'y croyais. Comme une idiote. Il t'appelait sa comète. Celle qui apparut comme un flash dans sa vie. Comme un boulet de canon pour disparaître aussitôt. Seulement c'est lui qui est parti. Tu sais pourquoi. Emporté par sa propre folie. Par ses idées sanguinaires. Mais ça t'a fait mal. Tu le détestes pour ça. Au final c'est tous les mêmes. Ton père. Lui. Que des lâches.

♕ Entrevue
Bonjour, je me présente, Kostya Iakoupov, journaliste aux Nouvelles de Saint-Pétersbourg. Je rédige un article sur le quotidien des habitants de la cité, pouvez-vous m'accorder cette brève entrevue ?
Evidemment, je viens de finir mon travail. J'ai tout le temps à vous accorder.Irina s'installe alors confortablement devant la chaise que le journaliste lui désigne.

Tout d'abord, voulez-vous bien me parler un peu de vous ?
A vrai dire, je n'ai trop rien à raconter sur moi-même. Je me nomme Irina Marcovitch et j'ai vingt-sept ans. La jeune femme marque un petit temps avant de finir sa réponse.Je suis orpheline depuis presque toujours, mes parents sont décédés il y a bien longtemps. Je ne suis pas mariée non plus. Certaines filles de l'usine pensent que je suis surement trop bornée pour ça. Elles ont probablement raison. Je suppose que j'ai tout pour plaire à votre article n'est-ce pas ? Elle esquisse alors un rire.

Depuis quand vivez-vous à Saint-Pétersbourg, et que pensez-vous de la ville ?
J'ai toujours vécu à Saint Pétersbourg, à vrai dire. Petite, la ville était devenue mon terrain de jeu. Je passais des heures entières à parcourir les rues. Généralement, c'était simplement pour faire passer le temps avant que je n'ai le droit de rentrer chez moi. Mon endroit préféré -même encore maintenant quand j'y pense- est sans conteste le grand marché. J'ai toujours adoré les odeurs et les couleurs multicolores qui s'en dégageaient. L'on croise tellement de gens différents ici. Presque toutes les couches de la société se cotoient, c'était assez fascinant pour la petite fille que j'étais.

Pouvez-vous me raconter une journée ordinaire pour vous, votre quotidien ?
Mes journées se ressemblent presque toute. dit-elle presque avec un sourire mal assuré. Je me lève le matin, je m'en vais travailler et ne rentre que le soir pour manger et me recoucher. Le lendemain, la même journée recommence. C'est assez répétitif quand on y pense. Presque aussi répétitif que les choses que l'on fait à l'usine. Evidemment, le dimanche, je vais à l'église et l'après-midi est généralement consacré à quelques maigres loisirs. Je suppose que cela ne doit pas être la réponse la plus excitante qui soit. Surement que d'autres ont su mieux vous répondre.

Avez-vous beaucoup d'amis à Saint-Pétersbourg ? Des personnes qui vous sont hostiles, peut-être ?
Comme à peu près tout le monde, j'ai des connaissans. Des personnes qui me sont réellement proches sont peu nombreuses, je dois dire. Je ne suis pas le genre de personne à s'ouvrir facilement. Peut-être est-ce que certains me fuient à cause ça ? Possible. Certaines filles de l'usine semblent assez difficiles. Elles adorent raconter des potins et faire la misère à la pauvre misérable nouvelle. J'ai été cette nouvelle. Et je crois qu'encore maintenant, certaines m'en veuillent d'être encore là. Imaginez mieux qu'elles soient encore choquées de mon célibat. Elles ne comprennent pas que cela puisse être un choix de vie et non une obligation.

Pratiquez-vous des activités, avez-vous des loisirs ?
A vrai dire, pas tellement. En dehors de l'usine, j'ai peu de temps libre pour moi-même. Le soir, je suis bien trop fatiguée pour tenter de faire quoi que ce soit. Mais il est vrai que les dimanches après-midi, j'aime me poser quelques heures pour coudre un peu. Cela reste un peu la même chose que je fais à l'usine. Mais le faire par moi-même et à mon rythme est presque reposant.

Parlons politique désormais. Quel est votre avis sur la situation actuelle du pays ?
Cette question est assez épineuse, je dirais. Ne mentons pas, la situation est assez tendue depuis quelques années. Je crois que le tsar devrait tenter de mieux comprendre le peuple. Il a tenté de nous donner un peu de pain grâce à la nouvelle Douma, mais j'ai bien peur que cela ne suffise pas. Tout semble si bloqué, presque dans un cul-de-sac. Je pense que les choses vont bouger. Je ne saurais dire comment, mais le monde va changer d'ici peu. Et l'on devra tous s'y faire quoi qu'il arrive.

Enfin, diriez-vous que vous êtes heureux/se, aujourd'hui, à Saint-Pétersbourg ?
Je fais surtout avec. On fait tous avec à vrai dire. J'ai toujours espoir que demain serait meilleur que le jour d'avant. Peut-être ai-je souvent tort. Mais j'ai l'impression que c'est ce qu'il me fait tenir. Surtout à l'usine.

♕ Carte blanche
Doucement, tu refermes tes petits doigts contre le tissu sale. Tu t’y accroches. C’est tout ce que tu peux faire. Tu ne dis rien. T’es bien sage ce matin. Tes grands yeux marron se posent alors autour de toi, serrant contre toi ta poupée. Ta seule compagne d’infortune. Bien misérable. Ce n’est qu’un bout de tissu. A peine potable. Mais il te contente. T’en as besoin. Il te venait de ta mère. Ça te rassure. Tu entends à peine la femme murmurer de douces paroles. Une jolie chanson. Elle te la chante souvent pour t’endormir. Juste avant qu’elle ne parte à son tour. Tu écoutes attentivement. « Lullaby, and good night, you are mother's delight. I'll protect you from harm, and you'll wake in my arms. » De jolis sons. Une voix qui te rassure. Ton cœur se sent presque mieux à présent. Tu es bien droite sur la paillasse. La brosse continue alors ses mouvements dans tes cheveux. T’aimes sentir ces gestes tendres. Presque ceux d’une mère. Alors t’en profites un maximum, quitte à devenir muette. « Sleepyhead, close your eyes, for I'm right beside you. Guardian angels are near, so sleep without fear. » Les paroles sont si douces à tes oreilles. Tu ne les comprends pas mais tu pourrais passer des heures à simplement l’écouter, en balançant tes petits petons au-dessus de la paillasse. Tu sens ses mains bientôt glisser dans tes cheveux pour finalement les tresser. Des mouvements habituels fluides. Tu savais que comme ça ils s’emmêlaient moins. C’était beaucoup plus pratique. Combien de fois devais-tu passer tes petites mains potelées dans tes cheveux en pagaille lors de tes cavales dans la capitale ? Tu ne comptais plus. Ortens n’avait trouvé que cette solution sans t’empêcher de bouger où bon te semblait. Après tout, que pouvais-tu faire d’autres ? T’étais condamnée à errer dans les rues comme un chien égaré. Parfois t’aimer simplement te cacher dans un coin, vers le marché. Là-bas tu voyais pleins de choses. Les odeurs et les couleurs étaient tes moments préférés. Tu t’en mettais pleins les yeux. C’était ta seule distraction. Mais bien vite des yeux s’attardaient sur les gens. Comment ils étaient. Avec qui ils étaient. Ce n’était pas rare à ce que tu observes une famille, là coincée dans ta cachette. Tu les suivais. Presque avide. Envieuse d’un monde que tu ne pourras jamais atteindre. Tu te demandes parfois ce que c’est. D’avoir une famille à soi. Un foyer où se réfugiait chaque soir. Cela forme un trou dans ton cœur. Celui-là même que tu peines à remplir depuis ta naissance. Tu soupires un instant. Ortens finit par poser ses mains sur tes frêles épaules. « Et voilà, solnychka. Prête pour la journée. » Tu lèves alors tes grands yeux vers elle, elle te sourit tendrement. Parfois t’aimerais qu’elle soit ta mère. Celle qui aurait dû être là. Tu la considères presque telle. Même si elle insiste pour ne pas l’être. Un rôle beaucoup trop écrasant pour elle. Tu le savais. Mais tu voulais y croire. Toi, petite d’à peine cinq ans, tu voulais y croire. Parce qu’elle était si bonne avec toi. Ses sourires, ses gestes doux. Ceux que t’as toujours eu en défaut. Comme une solution palliative à ton mal permanent. Ortens, tu ne la voyais pas souvent. Quelques jours par semaine. Peut être un peu plus. Elle était souvent avec des hommes. C’est à cause d’eux qu’elle te demandait de partir. Tu lui avais posé une question une fois. Elle t’avait répondu. Mais t’avais vu dans ses yeux. Cette petite lueur, en train d’agonir. « N’oublie pas Chabot surtout hein. » Elle indique alors ta poupée, agrandissant son sourire encore plus. Tes doigts s’accrochent un peu plus au bout de tissu. Tu hoches la tête vers elle. Ortens, elle est si belle. De longs cheveux blonds à en faire pâlir les blés. D’un visage doux comme ceux d’un ange. Et des yeux rieurs qui te couvait toujours d’un regard tendre. Presque maternel. T’aimerais rester avec elle. Ne pas sortir pour une fois. Tu savais que tu passerais la journée à errer. Sans doute avec d’autres enfants du bordel. Ceux avec qui tu partages ta condition d’infortune. Des enfants qui voyaient leur génitrice chaque soir dans les bras d’un autre homme. Dévouées à assouvir les désirs de ces êtres parfois trop perfides. Tu grimaces alors. « Irina, tu sais qu’aujourd’hui, tu ne peux pas rester… Ce n’est pas possible. Et pis tu t’amusais bien avec les autres enfants non ? » Avais-tu réellement le choix ? Tu savais qu’au fond, si elle avait pu, elle t’aurait gardé auprès d’elle. Mais les règles étaient les règles. T’avais bien trop peur du grand homme aux grandes mains. Elles te hantaient presque ces dernières. Il ne valait mieux pas discuter. Tu passeras encore cette journée à écumer les rues. A trouver des jeux avec un rien. Comme toujours. Elle pose doucement sa main sur la tienne. Sa peau est douce. Rassurante. « Si tu es sage qu’aujourd’hui, tu auras une surprise ce soir qui t’attendra. » Tout à coup, tu ouvres les yeux. Après tout, t’étais restée une enfant. T’avais beau agir comme un être indépendant dans les rues de la capitale. Tu restais une chose fragile qu’on devait rassurer la nuit après un cauchemar. Qu’on devait protéger à tout prix. Qui se mettait à pleurer quand un grand l’embêter. T’étais une enfant avec une innocence intacte qu'Ortens tentait malgré tout de préserver. Même si c’était bien trop dur. Ne vivais-tu pas pratiquement dans un bordel ? « Mais avant ça, il faut que tu me laisses, Irina. » Elle te pousse alors un peu plus hors du lit. Tu t’exécutes alors presque machinalement. T’as les pieds qui raclent le sol et ton tissu traîne. Mais tu t’en fiches. Face à la porte ouverte de la chambre d'Ortens, tu vois déjà les gamins courir vers le dehors. T’entends les rires. Les chaussures en mauvais état claquer au sol. T’adresses un dernier regard vers la jeune femme blonde. Elle t’encourage un peu plus. Toi la petite chose toute frêle. Tu lui adresses un signe de la main. A tout à l’heure. Tu veux dire. Les mots ne sortent pas de ta bouche. C’est rare que tu te mettes à parler. A croire que tu gardes tout ton malheur en toi. Quitte à le faire exploser au bout d’un moment.

ucey.


♕ Mascarade
J'me présente, je m'appelle : Henri, j'voudrais bien réussir ma vie, être aiméééé. pardon j'arrête. sometimes, moon is all I have. (irina) 2486057873 Sinon, moi c'est Diane, presque vingt-deux ans, étudiante en histoire pour être professeur d'histoire-géographie.
Comment as-tu connu le forum ? Grâce à Bazzart.  sometimes, moon is all I have. (irina) 371631938
Habitudes de jeu : Tous les jours, jour et nuit généralement. oui je m'ennuie assez souvent, c'est vrai.  sometimes, moon is all I have. (irina) 2062788162
Mot de la fin :  sometimes, moon is all I have. (irina) 2606759880

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MessageSujet: Re: sometimes, moon is all I have. (irina)   sometimes, moon is all I have. (irina) EmptyMar 23 Juil - 12:24

Ohlala mais il y a déjà plein de choses à lire ! sometimes, moon is all I have. (irina) 371631938
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MessageSujet: Re: sometimes, moon is all I have. (irina)   sometimes, moon is all I have. (irina) EmptyMar 23 Juil - 15:59

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MessageSujet: Re: sometimes, moon is all I have. (irina)   sometimes, moon is all I have. (irina) EmptyMar 23 Juil - 16:50

Quelle fiche, voilà une affaire rondement menée. Hâte d'en lire plus sometimes, moon is all I have. (irina) 2758880940
Officiellement bienvenue ici Diane, on est ravis de t'accueillir I love you tu vas voir, on est pas nombreux mais on est bien motivés! sometimes, moon is all I have. (irina) 371631938
Et je m'aperçois que je ne t'ai pas envoyé ce fameux mp
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Mischa Pokrovski
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MessageSujet: Re: sometimes, moon is all I have. (irina)   sometimes, moon is all I have. (irina) EmptyMar 23 Juil - 16:58

Bienvenue sometimes, moon is all I have. (irina) 3812033113
J'espère bien qu'on trouvera un terrain d'entente pour faire la révolution sometimes, moon is all I have. (irina) 4084896905
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4 Situation : Exploratrice au service de Sa Majesté le Tsar, de retour à la cour où l'on s'empresse de la marier, promise au pauvre Iliya Vassilev.
Résidence : Le Palais familial dans le Triangle d'or.
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MessageSujet: Re: sometimes, moon is all I have. (irina)   sometimes, moon is all I have. (irina) EmptyMar 30 Juil - 12:11

Coucou ! I love you
Je viens aux nouvelles, souhaites-tu un peu plus de temps pour finir ta fiche ? sometimes, moon is all I have. (irina) 3343515488
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