esfir ♕ as the shadows dance

Esfir Speranskaïa

ah! such delight i sense:
eternally and ne'erendingly;
savour the bitter grapes of life!
a soulsister of thine i am.


helenmccrorydaily @ tumblr
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Nom complet × Esfir Speranskaïa. Âge × 43 ans. Date et lieu de naissance × Un jour d’été de l’année 1864 à Saint-Pétersbourg, le jour et le mois exacts se sont perdus dans les limbes de la misère. Statut marital × Veuve depuis maintenant huit ans et sans volonté de se remarier ou de vivre aux côtés d’un nouvel homme. Occupation × Si Esfir a toujours le nez dans les affaires de feu son mari, gérée aujourd’hui par un héritier non pas issu de son sang mais de sa confiance, son activité principale est désormais la direction du cabaret clandestin Zavist, sur la place Sennaya. Classe sociale × Bourgeoisie. Tchin × 7. Groupe ×  Aussi étonnant que cela puisse paraître, Esfir est partisane d’un nouveau printemps. Avatar × La divine Helen McCrory.

♕ Mémento
« On dit qu’à la naissance d’Esfir, sa mère n’était même pas consciente d’accoucher, alors qu’elle revenait d’une nuit alcoolisée. On dit que son père était loin, peut-être même pas vraiment le père biologique, que sa nombreuse fratrie était absente. En tous cas, la naissance d’Esfir fait froid dans le dos : elle est restée par terre, liée encore à sa mère pendant ce qui a semblé des jours avant que cette dernière ne se rende compte qu’elle avait une nouvelle bouche à nourrir.
- Comment n’est-elle pas morte ? Un bébé peut-il survivre aussi longtemps sans le sein de sa mère ?
- Je ne sais pas…c’est ce qu’on raconte. Et c’est sans doute pour cette raison, d’avoir combattu pour sa petite vie de nourrisson, qu’elle a grandi avec la rage de s’en sortir. On dit que c’était une gamine revêche, qui ne se laissait pas faire. Pourtant, elle devait être la cinquième ou sixième enfant de cette horrible femme qui ne s’est jamais occupée d’elle. On ne lui laissait que les miettes, alors elle a dû trouver d’autres moyens pour survivre. Tu sais comme l’hiver est rude… Alors elle a chapardé. Comme toi et moi. Elle s’est octroyé tout ce qu’elle désirait mais ne crois pas que c’était si simple ! Les coups de bâtons pleuvaient, et les autres enfants peuvent être bien pires que les adultes, surtout quand il s’agit de tes frères et sœurs. Elle n’en parle jamais mais je ne crois pas qu’elle se soit jamais préoccupée d’eux, tout comme ils ne lui ont jamais témoigné d’affection.
- C’est pour cela qu’elle est partie ?
- Que crois-tu qu’une jeune fille puisse faire, surtout quand elle devient femme et que le regard de ses frères et de son père change ? Bien sûr qu’elle est partie, rien ne la retenait dans ce taudis infernal. Elle serait sûrement partie plus tôt encore, si elle l’avait pu… Et elle s’est présentée ici, avec ses jambes toutes maigres et ses lèvres rouges sang. A l’époque, le tenancier prenait toutes les filles qui se présentaient. Tu sais comme les clients aiment la nouveauté, aussi efflanquée et sauvage soit-elle. Esfir était loin d’être la meilleure danseuse, mais elle avait des yeux magnétiques, une grâce étrange qui attirait autant qu’elle alarmait. Elle ensorcelait les hommes, qui lui laissaient bien volontiers le contenu de leurs poches un fois qu’elle leur retirait leur ceinture.
- Elle gagnait plus que toi et moi ?
- Oh oui ! Elle était le joyau de ce cabaret mais ça ne dure pas, comme tu le sais. Tu as encore la peau de lait de tes quatorze ans mais tu verras quand tu auras vingt ans, elle se fane aussi vite que le bouquet de ce vase. Mais cette fois, Esfir a eu de la chance car depuis de nombreuses années, il y avait un homme qui se languissait d’elle. Qui ne venait que pour elle. Et qui ne voyait qu’elle. Qu’importe qu’elle fût une catin, il la demanda en mariage. Il s’appelait Nicholai et était le marchand de bétail le plus riche de sa profession. Il n’était pas tellement bel homme – mais qui l’est dans tous ces visiteurs que nous avons ? – et était déjà plus vieux qu’elle. Mais comme je te le disais, passé vingt ans, notre temps est compté. Esfir a alors sauté sur l’occasion. Penses-tu ! Une maison comme elle n’en avait jamais vu l’attendait, un homme était prêt à combler tous ses désirs, à lui assurer autant de repas qu’elle en voudrait, et à lui offrir l’avenir dont elle avait toujours rêvé. Il aurait pu avoir une verrue sur le nez ou un pied bot qu’elle l’aurait épousé.
- Tu veux dire qu’elle ne l’a jamais aimé ?
- Pour dire vrai, je n’en sais rien. Et ça n’a pas d’importance car lui était fou amoureux d’elle. Il en a bravé sa famille pour faire d’Esfir sa femme. Et crois-moi, elle s’est très vite accommodée de son nouveau rôle. Oh non, pas celui de gentille femme au foyer, ça non. Mais de son ascension sociale. Elle s’est intéressée à tous les aspects du travail de son mari, a commencé à l’aider à gérer ses affaires et s’est montrée plutôt fine en la matière. Lui la laissait faire, tout pétri d’admiration. Après tout, si elle gagnait en intelligence, elle restait toujours une putain qui savait y faire et c’est ce que cherchent les hommes, non ?
- Il avait pourtant l’air d’être de ces hommes bons, et doux…
- Mais ça n’existe pas, petite sotte ! En tous cas, si Nicholai la laissait faire tout ce qu’elle voulait, Esfir était incapable de lui donner ce que lui désirait plus que tout : un héritier. Jamais rien ne poussa dans son ventre qui restait dramatiquement vide. Et c’est ici que l’histoire bascule et qu’on fit d’Esfir une Baba Yaga. On raconte que Nicholai songeait à se débarrasser de sa femme, qu’il ne pouvait imaginer ne pas concevoir d’enfant avec elle. On dit que la peur d’être répudiée poussa Esfir à se tourner vers des moyens alternatifs d’enfanter. C’est peut-être de là que vient sa réputation de sorcière. Des domestiques disaient qu’ils l’entendaient psalmodier, qu’elle demandait des ingrédients bizarres, on l’aurait même vue emporter des nouveau-nés dans une pièce secrète de la maison. En tous cas, rien ne marcha et peut-être même qu’Esfir n’a tout simplement jamais désiré d’enfant. Mais perdre son statut si durement acquis, je suis certaine que c’était inenvisageable pour elle. Alors si son homme ne pouvait pas se contenter de sa seule présence à elle, peut-être était-il temps de s’en débarrasser ?
- Elle l’a tué ?
- Je pense que oui. Mais encore une fois, ce n’est qu’une rumeur. Certains disent qu’il était malade depuis un moment, mais il se trouve que sa mort est tombée à pic. Esfir était enfin libérée de ce fardeau et crois-moi, son deuil n’a pas été entièrement observé. Et parce qu’on n’oublie jamais vraiment d’où l’on vient, avec la fortune laissée par son mari, Esfir s’est offert le cabaret qui l’avait vu s’épanouir. Oh, elle garde encore un œil sur les affaires de son défunt mari, car son empire ne s’est pas écroulé avec sa mort, mais Esfir voulait avoir son affaire à elle.
- Et tu travailles pour elle depuis qu’elle a pris les rênes ?
- Oui, ma belle, je suis la première fille qu’elle a engagée dans son nouvel établissement. Je n’oublierai jamais ses gestes et ses mots quand elle m’a accueillie. Elle a toujours pris soin de moi, comme de toutes les autres après moi et je sais que, parmi celles qui travaillaient dans la rue avant d’arriver ici, le Zavist est le meilleur endroit où vivre pour les filles comme nous. Esfir est la mère que je n’ai jamais eue. Et je ferais tout pour elle. »
La jeune femme attire la nouvelle contre elle. Il est désormais temps de se coucher pour être en forme pour la journée de demain qui arrivera bien assez vite. Derrière la porte, Esfir sourit avec satisfaction. La fidélité et la loyauté de ses filles est indéniable et, si elle aime à leur faire peur, parfois, elle est surtout là pour les protéger. Car les hommes sont des prédateurs, de cela Esfir est certaine. Et son palais des plaisirs attire cette faune qu’elle exècre autant qu’elle lui est indispensable.  

♕ Entrevue
Bonjour, je me présente, Kostya Iakoupov, journaliste aux Nouvelles de Saint-Pétersbourg. Je rédige un article sur le quotidien des habitants de la cité, pouvez-vous m'accorder cette brève entrevue ?
Si vous faites en sorte qu’elle soit réellement brève, soit. Mais ne me faites pas perdre mon temps…

Tout d'abord, voulez-vous bien me parler un peu de vous ?
Est-ce là réellement votre première question ? Esfir pouffe d’un rire qui pourrait passer pour de la moquerie mais qui n’est qu’une provocation à l’encontre de ce journaliste qu’elle ne connaît que trop bien. N’avez-vous pas déjà matière et votre propre idée après ces inepties imprimées dans votre « journal » après la mort de feu mon époux ? Continuez à me traiter de « sorcière », cela plaira assurément à vos lecteurs friands de scandales.  

Depuis quand vivez-vous à Saint-Pétersbourg, et que pensez-vous de la ville ?
Vos questions sont décidément d’une futilité... Esfir soupire, s’installe dans un canapé moelleux du salon des invités du cabaret sans proposer au  journaliste de s’installer en face d’elle. Qu’il reste debout, ce gratte-papier emmerdant ! Saint-Pétersbourg est le lieu de ma naissance, de ma survie et de mon ascension, que pensez-vous que j’en pense ? Il ne me viendrait jamais à l’idée de la quitter, elle est le joyau de notre pays, la dépiction parfaite de ce que la Russie a de plus beau et de plus ignoble. Sans doute est-ce le cas de toutes les villes de l’empire, et d’ailleurs, mais je ne suis pas particulièrement curieuse de le découvrir.

Pouvez-vous me raconter une journée ordinaire pour vous, votre quotidien ?
Vous êtes drôle, cher ami. Vous souhaitez la journée de celle qui tient le cabaret le plus exceptionnel et le plus interdit de la ville ? Où les plus riches viennent se vautrer dans le vice et le stupre pour remplir avec délice les pages de votre torchon ? Où des jeunes filles et jeunes hommes se présentent chaque jour en espérant sortir de leurs misères car ils ne sont pas assez doués pour rejoindre le ballet ou ont été congédiés de leur emploi pour en avoir trop vu ou trop tâté ? Où notre très concernée police se fait une joie de procéder à des arrestations ? Ou bien celui de la veuve qui continue à faire fleurir le commerce de son défunt époux ? Je serais certainement moins volubile sur le sujet puisque ces affaires me deviennent de plus en plus lointaines et je doute surtout que ce soit ce sujet qui vous intéresse…

Avez-vous beaucoup d'amis à Saint-Pétersbourg ? Des personnes qui vous sont hostiles, peut-être ?
Quel drôle d’interrogatoire. Vous devez le savoir mieux que moi, non ? Vous savez bien comme les puissants aiment m’avoir dans la poche jusqu’au moment où rien ne va plus et que, tout à coup, je puisse être une épine dans leur pied. Il n’est pas aisé, encore moins en étant d’une femme, de s’entourer de gens de confiance dans un cabaret tel que le mien. Aussi ne parlerai-je pas tant d’amitié que de fidélité et de loyauté, ce qui est le propre de la famille qui m’entoure au Zavist. Quant à mes ennemis, vous les saluerez de ma part. Pour peu qu’ils soient toujours en vie, n’est-ce pas ?

Pratiquez-vous des activités, avez-vous des loisirs ?
Décidément, vous êtes un délice. Je suis une championne incontestée de croquet et je chante comme un rossignol. Allons, ne soyez pas idiot ! Ou plutôt si, tenez, mettez donc que j’aime tout particulièrement tirer le tarot aux jeunes demoiselles et attirer les trop jeunes hommes avec des charmes magiques.

Parlons politique désormais. Quel est votre avis sur la situation actuelle du pays ?
Je ne nie pas que la situation influe fortement sur la tenue de mon établissement. Les esprits s’échauffent bien plus vite qu’avant et ce ne sont désormais plus les faveurs d’une belle qui génèrent le plus de rixes mais bien les idées. Et je ne nie pas que les changements voulus par certains sont aussi les miens. Surtout s’ils concernent les femmes. Je sais ce que c’est que de grandir dans la pauvreté quand d’autres ne savent que faire de leurs palais vides. Je sais ce que c’est que de grandir dans la misère en étant de sexe féminin et je sais ce qu’il en coûte de vouloir s’élever. Aussi le changement ne nous ferait pas de mal…

Enfin, diriez-vous que vous êtes heureux/se, aujourd'hui, à Saint-Pétersbourg ?
Esfir éclate de rire et congédie le journaliste. Il ne tirera rien de plus d’elle.

♕ Mascarade

J'me présente, je m'appelle : Anarya, ou plutôt Marie parce que je n'ai plus trop l'habitude de mon pseudo. Je suis un peu une vieille du RP et j'ai repris il y a peu, sachez-le.   Comment as-tu connu le forum ? sur Bazzart, en naviguant dans les nouveaux sujets, le titre m'a interpellée. Habitudes de jeu : Pour être honnête, je m'y remets doucement, au RP, et j'avoue qu'avec mon boulot et mes autres activités, je dirais une fréquence de RP une fois par semaine ? N'hésitez pas à me dire si c'est chaud de prendre ce personnage prédéfini alors que mon rythme est un peu lent et que je passe un peu rapido le soir pour passer pour un membre fantôme... Mot de la fin : J'aime beaucoup le forum, le pays et l'époque choisie. J'espère être à la hauteur d'Esfir qui est typiquement le genre de personnages que j'aime jouer sur des forums historiques et j'espère pouvoir profiter de ce beau jeudi férié pour vous proposer une fiche un peu plus remplie et même terminée !

Esfir Speranskaïa a écrit:

@Polina Leonidova Siiiiiilk !!! (Hihi, oui, quand je disais "vieille"... )
Merci beaucoup, et oui, je vous rejoins très vite avec grand plaisir.

@Ivan Nazarov Merci c'est un plaisir enchantézaussi spassiba !