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 morning after midnight (feodora)

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Ira Amalieva
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MessageSujet: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptySam 25 Mai - 17:01



Morning after midnight
Feodora Noskova & Ira Amalieva, Palais Amaliev.

C'est un matin comme les autres au Palais Amaliev, nommé d'après la noble lignée dont notre héroïne est la descendante. Un matin comme les autres, terriblement banal ; les jours se suivent et se ressemblent tant qu'elle pourrait finir par croire être coincée dans une seule et unique journée. Depuis son retour à Saint-Pétersbourg, son emploi du temps semble fait uniquement d'activités mondaines et de réunions soporifiques, entourée de ses éminents collègues de la Société Impériale des Sciences, aussi âgés qu'ils sont barbants. Irina a bien plus l'habitude d'une vie passée à sillonner les routes, à la rencontre des dirigeants étrangers et des populations locales ; face à cela, les rendez-vous et réceptions font pâle figure.

Elle s'extirpe difficilement de son lit, alors que toute la maisonnée est déjà réveillée. De l'autre côté de la porte, des pas agités font craquer le plancher. Sa mère règne sur la propriété d'une main de fer, et tout le personnel est sur le pont dès six heures du matin. Sa dame de compagnie, Feodora, en fait sûrement partie, et Ira se décide à l'appeler. Après des mois passés en solitaire, ou avec pour seuls camarades ses compagnons de route, le fait d'avoir une personne à son service, en continu, n'est toujours pas entièrement commode pour elle. Mais Ira est satisfaite de son choix, et les deux jeunes femmes s'entendent à merveille. Elle ne sait que peu de choses de sa nouvelle compagne, mais suffisamment pour comprendre qu'elle n'est pas de ce monde ; et c'est ce qui lui plaît.

Elle fait tinter la clochette qui trône sur sa table de chevet et s'assoit sur le rebord du lit, attendant l'arrivée discrète de celle qui partage son quotidien. La silhouette de Feo passe la porte, et Ira l'accueille avec un sourire. « Bonjour, très chère, » dit-elle, face à sa jeune demoiselle de compagnie. « Comment allez-vous aujourd'hui ? Mère ne vous a pas trop chahutée pour notre sortie d'hier soir ? » Ira avait, la veille, entraîné Feodora à un bal organisé chez une amie. Les deux femmes n'étaient rentrées qu'après trois heures du matin, après avoir valsé toute la nuit aux bras de tous les jeunes premiers de Saint-Pétersbourg. Si sa mère n'osait que peu lui adresser de reproches - de peur d'une réplique cynique dont Ira avait le secret - elle ne se privait pas de reporter sa colère sur la servante, et Ira ne l'ignorait pas. Cela ne l'empêchait pas de poursuivre ses sorties nocturnes, dont le dessein secret n'était que de contrarier ses nobles parents. « Quelles réjouissances avons-nous au programme aujourd'hui ? » lâche Ira avec ironie, alors qu'elle se lève pour revêtir sa tenue du jour.


Dernière édition par Ira Amalieva le Dim 26 Mai - 12:07, édité 2 fois
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Feodora Noskova
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptySam 25 Mai - 20:19

On tambourine à la porte et Feodora se réveille en sursaut. Son corps épuisé dégringole presque du lit alors que ses paupières peinent à s’ouvrir. Ses pieds nus touchent le sol, meurtris par les bottines que lui a prêté Ira pour la soirée et qui gisent à un mètre de là. Elle réalise soudain qu’elle s’est endormie toute habillée, trouvant juste la force de desserrer son maudit corset avant de sombrer dans les bras de Morphée. Sa bouche est pâteuse, ses boyaux digèrent avec difficulté les excès de la veille et son crâne est traversé de douleurs aigues alors que les nouveaux coups portés à la porte deviennent menaçants. La jeune femme claudique jusqu’à la minuscule fenêtre de sa chambre, l’ouvre en grand et laisse l’air glacé lui mordre le visage, s’infiltrer dans ses narines et dans ses oreilles avec l’espoir qu’il la nettoie de tout ses excès. Elle n’a pas le temps d’attendre que le froid fasse son effet, pourtant, et démarre sa toilette à contre-coeur.

La gouvernante avait été encore plus tyrannique que d’habitude. Elle s’était appliquée à faire payer à Feodora chaque seconde de retard, ce matin-là. Il n’avait pas fallu à la jeune femme beaucoup de temps pour réaliser que c’était plutôt son statut si particulier au Palais qu’on essayait de lui faisait regretter. Si elle était au service des Amaliev depuis de nombreux mois, elle faisait partie d’une des plus récentes additions à l’équipe des domestiques ; pourtant, elle bénéficiait d’un traitement de faveur certain de la part de la famille. Embauchée comme servante, elle était devenue rapidement la confidente de Mademoiselle et, avant que quiconque n’ai le temps de réaliser ce qui se passait et de s’opposer à cette amitié qui enfreignait toutes les règles, Feodora était devenue la dame de compagnie d’Ira. La paysanne se prend pour une dame, ricanait-on au sous-sol. Plus tout à fait servante sans jamais pouvoir être l’égale de sa Maîtresse, elle était condamnée à vivre entre deux eaux — et on ne se gênait pas pour le lui rappeler, d’un côté comme de l’autre. Aujourd’hui, elle en payait le prix en étant privée de petit déjeuner. Ça t’apprendra à faire la grasse matinée, on lui avait rétorqué en cuisine, alors que l’horloge suspendue au mur affichait 6h15.

Le début de la matinée paru durer une éternité. Le ventre désespérément vide et la tête lourde, Feodora s’était acquitté des tâches dont on l’avait chargé : elle avait repris l’ourlet de la robe de promenade de Mademoiselle, avait ciré ses bottes de chasse, et lorsqu’à 9h Ira ne montra toujours aucun signe de vie, on l’envoya à l’office pour astiquer l’argenterie. Vers 9h45, enfin, une femme de chambre accouru pour la sauver de son labeur ; Mademoiselle Ira est réveillée.

Feodora trotte à travers les couloirs, peine à reprendre son souffle après avoir grimpé les marches du grand escalier quatre à quatre, et se fige devant la porte de la chambre pour essayer de retrouver une contenance. Enfin, elle entre. « Comment allez-vous aujourd'hui ? Mère ne vous a pas trop chahutée pour notre sortie d'hier soir ? » Feodora salue à son tour Ira avec un sourire un peu faiblard et s’empresse d’aller ouvrir les épais rideaux de la pièce. « La nuit a été courte, » elle concède sans oser s’appesantir d’avantage, « et je n’ai pas croisé Madame ce matin… il semblerait qu’elle soit partie prendre le petit-déjeuner avec des membres de son comité. » La lumière blanche du printemps pétersbourgeois envahit brutalement la pièce. « Madame Krasnova, en revanche,… » elle ajoute dans un murmure, grimaçante, alors que le visage ridé de la gouvernante du Palais s’impose dans son esprit. Mais Ira est déjà passée à un autre sujet. « Quelles réjouissances avons-nous au programme aujourd'hui ? » Feodora entreprend de lister les engagements de son employeuse tout en se dirigeant vers la petite pièce attenante : un déjeuner que vous aviez promis au Baron Maslov, un entretien que vous avez accepté d’accorder à Monsieur Droski pour son article, Mademoiselle Adamovitch attend votre confirmation pour l’heure du thé… De l’autre côté du mur, elle pourrait presque entendre les yeux d’Ira rouler dans leur orbite. Feodora interrompt sa liste et réapparait dans la chambre, une robe dans chaque bras. Dans un geste désinvolte, Ira pointe le doigt vers l’une des deux, avant de se détourner vers une des fenêtres, son visage portant déjà des traces d’ennui. La servante pose précautionneusement l’habit sur le lit, et conclu enfin, avec un sourire dans la voix : « Oh… et votre prétendant a envoyé un messager tôt ce matin. Il aimerait savoir si vous accepteriez de l’accompagner à la représentation du ballet de Paris, ce soir. »
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptyDim 26 Mai - 12:06

Feodora s'agite, visiblement plus réveillée que son acolyte. Elle est certainement sur le pont depuis l'aube, n'ayant pas le privilège des grasses matinées ininterrompues. D'un pas décidé, elle s'approche des lourds rideaux en velours vert, qu'elle tire promptement. La pièce se trouve baignée de la douce lumière matinale qui enveloppe la ville, arrachant un râle à Ira, dont les yeux clairs se plissent face à cette soudaine sortie de l'obscurité. Le ciel, bien que voilé, laisse paraître quelques rayons, venant transpercer la langueur du réveil.

« La nuit a été courte, » concède Feodora, arrachant à Ira un regard amusé. Les cernes sur le visage de sa suivante parlent pour elle : les premières heures du jour n'ont pas dû être des plus plaisantes. Un soupçon de remord vient traverser l'esprit d'Ira, qui sait qu'elle est la seule responsable de cette brève nuit de sommeil. Le doute la quitte pourtant bien vite, car après tout, n'ont-elles pas toutes les deux bien profité ? Les domestiques à bénéficiant du même traitement sont rares, et Ira n'a pas connaissance d'une seule dame de la Cour qui considère sa demoiselle de compagnie comme elle le fait avec Feodora. Elle se raccroche à cette pensée, et bien vite, la culpabilité s'efface. « Madame Krasnova en revanche... » lâche Feodora, arrachant un rire à Ira. Elle fréquente la vieille gouvernante depuis sa plus tendre enfance, et ne connaît que trop bien son air outré et son ton sec. « Madame Krasnova devrait cesser se mêler de ce qui ne la regarde pas, » réplique-t-elle, sans se départir de son air distrait. Toutes ces histoires de domestiques ne l'intéressent guère, mais elle se prête au jeu.

La jeune femme s'éclipse un instant dans la pièce attenante, faisant office de garde-robe. Là, des malles trônent par dizaine, certaines déjà vidées de leur contenu, quand d'autres attendent d'être rangées. Elles sont là depuis son retour d'expédition, mais n'a pas encore réussi à se résoudre à les débarrasser  ; seule Feodora est autorisée à s'en approcher, et elle a consigne de ne rien toucher. Alors qu'elle énonce les obligations du jour, Ira soupire, s'en agace déjà. Feodora réapparaît rapidement, deux tenues à la main. Ira observe les robes, toutes deux bien trop richement décorées à son goût : la mode pétersbourgeoise a décidément un penchant pour le superflu. Nonchalante, elle opte pour une robe bleu pâle au col dentelé. « Oh… et votre prétendant a envoyé un messager tôt ce matin. Il aimerait savoir si vous accepteriez de l’accompagner à la représentation du ballet de Paris, ce soir. » Ira détourne son attention de la rue qu'elle contemple de la fenêtre, pour la reporter sur sa jeune suivante. La voilà intriguée ; l'homme qui lui est promis ne lui a encore jamais adressé d'invitation officielle. Sûrement une suggestion de Mère, pense-t-elle, sourcils froncés. « Hé bien, qu'en pensons-nous, Feodora ? Aimeriez-vous voir un ballet ? » lui demande-t-elle avec un sourire en coin, bien consciente de dépasser les limites que l'étiquette impose à leur relation. Avouons-le : Ira possède un goût pour la provocation rarement vu, et convier sa servante à un rendez-vous qui se veut galant est de ces initiatives que ses parents déplorent, n'en faisant qu'une raison de plus de le faire.

Sa jeune comparse s'approche avec le corset qu'il lui faut désormais enfiler, mais Ira interrompt son geste et attrape son poignet. « Dites oui, s'il vous plaît. Ce sera l'occasion de rendre cette soirée un peu plus amusante. » Ajoute-t-elle avec une moue suppliante, sous-entendu : ne me laissez pas seule avec un homme dont la simple existence m'ennuie.
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Feodora Noskova
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptyDim 26 Mai - 14:38

Comme elle l’avait anticipé, l’évocation de son prétendant avait éveillé la suspicion d’Ira. Feodora avait suivi avec un intérêt non dissimulé l’évolution de la relation entre l’homme et son employeuse : ils avaient été promis l’un à l’autre peu de temps après son arrivée au service de la famille Amaliev, mais la situation n’avait pas franchement avancé depuis. Il était difficile de dire qui d’elle ou de lui était le plus ennuyé par cette union incommodante ; Monsieur n’avait dans tous les cas pas fait preuve de beaucoup de détermination pour courtiser la demoiselle, au grand soulagement de cette dernière. Tout ces faux-semblants et ses échanges convenus fascinait Feo qui était tout aussi inexpérimentée en amour qu’étrangère aux moeurs de la haute société russe. Chaque interaction entre les deux prétendants attisait sa curiosité : elle laissait son regard se faufiler sur les mots qu’il lui adressait dans des lettres tièdes qu’Ira lisait distraitement pendant qu’elle la coiffait ; tendait l’oreille lorsque sa maîtresse n’avait pas d’autre choix que de d’échanger quelques paroles règlementaires dans les évènements mondains où ils se croisaient. Ils n’avaient, jusqu’alors, jamais partagé une seule soirée en tête-à-tête. Lorsque le messager était venu apporter son invitation, ce matin à l’office, un petit frisson d’excitatation l’avait parcouru à l’idée d’annoncer la nouvelle à Ira. La grimace de Mademoiselle était à la hauteur de ce qu’elle avait imaginé.

« Hé bien, qu'en pensons-nous, Feodora ? Aimeriez-vous voir un ballet ? » La suggestion la prend de cours. Elle n’était pas encore totalement familière avec les us et coutumes de la noblesse — même si chaque jour apportait son lot d’enseignement — mais elle avait suffisamment de bon sens pour se douter que la proposition était inhabituelle. S’imaginer au théâtre Mariinsky en compagnie d’Ira et de son prétendant l’enthousiasmait et l’angoissait tout à la fois, comme la plupart des sorties dans lesquelles l’embarquait Mademoiselle. Peu importait le lieu, l’activité ou la compagnie, elle demeurait un poisson hors de l’eau ; la plupart du temps pourtant, la curiosité l’emportait sur tout le reste. Ira sent l’hésitation figer les traits de sa suivante puisqu’elle s’empresse d’ajouter, lorsque Feodora approche le corset de son buste : « Dites oui, s'il vous plaît. Ce sera l'occasion de rendre cette soirée un peu plus amusante. » La jeune femme pince les lèvres pour retenir un sourire. « Je ne suis pas sûre que Madame voit en moi une chaperonne convaincante, » elle démarre timidement, imaginant déjà les yeux glacials de la mère d’Ira se poser sur elle quand sa fille lui annoncerait son plan, « mais on dit que la ballet de l’Opéra de Paris est le meilleur d’Europe, et j’aimerais beaucoup me faire mon propre avis » elle ajoute avec un sarcasme à peine voilé. Parfois, sans crier gare, elle aimait prétendre faire partie de ce monde, elle qui avait grandit si loin des pièces de théâtre, des opéras et des ballets. Ira lâche un rire franc devant l’assurance soudaine de sa dame de compagnie. Feo, sans se départir de son sang-froid, lui intime d’un signe de main de se retourner : « Mais à moins que vous souhaitiez rencontrer Monsieur en chemise, il va falloir que vous me laissiez vous habiller! » Ira s’exécute à contre-coeur et se met à inspecter la pointe de ses cheveux avec un certain dédain, telle une enfant habituée à l’exercice de l’habillage mais qui ne s’y plie pas de bon coeur. Debout près d’une des hautes fenêtres de sa chambre, la lumière blanche du matin vient dessiner les contours de la silhouette longiligne de la demoiselle à travers le tissu fin — presque transparent — de sa chemise. Feodora ne connait que trop bien ce profil devenu familier, ce corps qu’elle connait comme celui de sa soeur, presque aussi bien que le sien. Elle ne peut s’empêcher d’apprécier ces jeux d’ombres chinoises sous la soie, mais sa contemplation ne dure qu’un instant. Elle place le corset contre le buste de sa maîtresse avec une délicatesse toute relative et ajoute, railleuse : « Peut-être que cela le dériderait, ceci dit. »
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptyDim 26 Mai - 19:04

La perspective d'une soirée à trois au premier balcon du Théâtre Mariinsky suffit à amuser Irina, qui sort enfin de sa torpeur matinale. Quel étrange trio formeraient-ils, dépareillant, chacun à leur manière, dans l'univers fastueux du théâtre. Elle se les imagine déjà : Iliya, noble ruiné et bien loin des mondanités, Ira, sans manières malgré les corsets et la mousseline, et Feodora, sa petite servante. Rien que pour cela, elle était tentée d'accepter l'invitation, qu'elle aurait en temps normal balayée du revers de la main - au risque de voir toute la famille débarquer sans préavis pour la rappeler à son devoir de future épouse.

Manifestement, Feodora en pense tout autant des Amaliev, puisqu'elle réplique d'une petite voix, pleine d'une gêne manifeste. « Je ne suis pas sûre que Madame voit en moi une chaperonne convaincante. » Ira la détaille de bas en haut, considérant la question tout en en connaissant déjà la réponse. Effectivement, sa mère ne cautionnerait jamais qu'elle lui tienne compagnie au théâtre ; raison de plus pour le faire. Plus assurée, Feodora fait part à sa Maîtresse de son souhait de se joindre à elle dans cette sortie. Ira lui adresse un regard goguenard : vraiment, une amatrice de ballet ? Sans réellement y croire, elle décide de fermer les yeux sur cette remarque. « C'est votre jour de chance, car ce n'est pas Madame qui décide. Ainsi, c'est entendu, vous viendrez avec moi rencontrer Monsieur Vassilev. » lui lance-t-elle nonchalante, avant d'anticiper la prochaine problématique qu'on pourrait lui opposer : « Vous pourriez choisir une de mes robes ! » et ainsi, Ira estime le sujet clos, se réjouissant par avance à la perspective de cette soirée en compagnie de Feodora (bien plus que celle de son futur époux).

« Mais à moins que vous souhaitiez rencontrer Monsieur en chemise, il va falloir que vous me laissiez vous habiller! » lance Feodora revenant à la tâche, et c'est avec une moue boudeuse qu'Irina décide de se plier à l'exercice, qui malgré l'habitude ne cesse de lui être désagréable. Sa demoiselle de compagnie s'approche, et pose le corset sous sa poitrine. Son esprit s'attarde un instant sur le corps tout proche de Feodora, venant brièvement la troubler. Ses gestes sont encore imprécis, mais empreints d'une certaine douceur, alors qu'elle resserre les liens du bustier, arrachant un souffle à Ira, peu habituée à ce vêtement qu'elle s'empresse d'ôter dès qu'elle quitte le milieu mondain. « Peut-être que cela le dériderait, cela dit. » lance Feodora sur le ton de la plaisanterie, ce à quoi Ira répond par un éclat de rire teinté de jaune. Qu'il ne se déride pas trop, tout de même, pense-t-elle non sans ironie. « Vous pensez donc que je devrais privilégier la chemise pour notre sortie de ce soir ? » lance Ira avec un sourire en coin, complice et provocante à la fois. « Nous pourrions lancer une mode, vous et moi. » poursuit-elle, s'imaginant déjà le tableau qu'elles offriraient au monde, vêtues de simples chemises de nuit en tissu fin, faisant fi des bonnes mœurs, des qu'en dira-t-on et de la mousseline.
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptyLun 27 Mai - 23:55

Ainsi, c'est entendu. Ira évacue les hésitations de Feodora d’un revers de la main, actant la décision avec fermeté sans lui laisser l’occasion de rétorquer quoi que ce soit. Elle était comme ça, la demoiselle Amalieva ; il était difficile de lui dire non lorsqu’elle avait une idée en tête. La jeune femme anticipe la prochaine riposte de sa suivante et lui informe — plus qu’elle ne lui propose — qu’elle pourra à nouveau lui emprunter une de ses robes. Il s’agissait toujours de robes des saisons passées, mais la domestique ne parvenait pas à s’habituer à ces gestes de générosité ; Ira n’avait pas la moindre idée qu’une seule de ses vieilles tenues valait l’équivalent de plusieurs années de salaire d’ouvrier. Le coeur de Feodora s’emballa légèrement à l’idée de se glisser à nouveau dans un de ces ouvrages de soie brodée, mais elle tâcha de ne rien en laisser paraître. Si sa bienfaitrice n’ignorait rien de ses origines prolétaires, elle n’aimait pas particulièrement s’attarder sur ce détail : jamais Ira ne l’avait questionné sur sa vie avant Saint Pétersbourg, et elle éludait avec impatience les quelques allusions inquiètes que son entourage émettait au sujet de sa nouvelle dame de compagnie. Les deux jeunes femmes jouaient à être des amies de longue date ; une illusion au vernis écaillé que Feodora avait appris à entretenir silencieusement. Mais la frontière qui marquait leurs rapports était changeante, tantôt nette et rigide, parfois flou et poreuse. Il arrivait que Feo la franchisse un jour où Ira n’était pas disposée à être familière ; alors, dans un coup de sang, elle n’hésitait pas à remettre sa domestique à sa place.

La demoiselle ajuste le corset sous la poitrine de sa dame d’une main et fait glisser ses doigts sur la nuque de celle-ci pour dégager les longs cheveux châtains de son dos. Feo chérissait ces moments délicats et éphémères qui la plongeaient parfois dans une nostalgie douce-amer ; ils rappelaient à sa mémoire les matins où elle s’habillait avec sa soeur dans la minuscule maison familial, bien loin d’ici, dans l’Oural. Ces moments de sororité étaient précieux, au milieu d’une vie de labeur peuplée de travaux manuels et d’innombrables frères bourrus et bruyants. Habiller Ira avait toutefois un attrait différent, un petit quelque chose qu’elle n’arrivait pas à identifier. « Vous pensez donc que je devrais privilégier la chemise pour notre sortie de ce soir ? » L’image de sa maîtresse en chemise de nuit, les cheveux défaits flottant paresseusement sur ses épaules, se forme dans son esprit ; elle lui arrache tout de même un sourire amusé. « Vous feriez sans aucun doute tourner de nombreuses têtes sur la perspective Nevsky » elle répond du tac-au-tac tout en se concentrant sur le lassage du corset. « Nous pourrions lancer une mode, vous et moi » ajoute Ira, à l’humeur visiblement badine, ce matin. L’imagination de la servante est soudain envahie d’images d’elles deux, courant pieds nus dans les rues pavées, se baignant dans les fontaines du Triangle d’Or, à la manière des nymphes peuplant les fresques du salon à musique. La vision est cocasse, quoiqu’un peu troublante. « L’idée de se débarrasser de ces corsets n’est pas déplaisante, je dois dire, » elle admet volontiers, regrettant l’époque bénie où elle travaillait auprès de ses parents, lorsque la circonférence de sa taille était le dernier de ses soucis. Pour appuyer le propos, elle s’approche du dos d’Ira pour avoir une meilleure prise sur les lacets du corset ; comme d’habitude, son visage vient trouver sa place au dessus de l’épaule de la jeune exploratrice. Elle tempère, à présent toute proche du visage de sa maîtresse : « Je crois que nous serions arrêtées et internées à peine les grilles du palais passées. » Feodora tire alors d’un coup sec sur les liens, arrachant un soupir plaintif à Ira, puis renchérit : « Au moins, vous auriez toute l'attention de Monsieur Vassilev… », se retenant au dernier moment de compléter sa phrase d’un « cette fois-ci » probablement mal venu.
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptyMer 29 Mai - 21:36

Le rituel matinal continue, au rythme du laçage du corset, étouffant rappel à la vie de courtisane à laquelle se condamne Ira par son retour à Saint-Pétersbourg. Elle ignore pourquoi on la contraint à le porter, et ne manque que rarement l'occasion de s'en plaindre auprès de sa servante. Mais aujourd'hui, Ira garde le silence, plongée dans des pensées lointaines - trop occupée peut-être à se laisser habiller, comme une poupée que l'on coiffe et que l'on maquille. Elle n'a pourtant rien d'un pantin ; du moins le revendique-t-elle dès que l'occasion lui en est offerte. Elle se targue d'être bien différente de toutes les précieuses de la cour, aux défilés incessants dans des carrosses parés d'or.

« Vous feriez sans aucun doute tourner de nombreuses têtes sur la perspective Nevsky, » lâche une Feodora visiblement amusée, d'humeur plus légère que n'auraient laissé supposer ses difficultés matinales. Ce n'est pas pour déplaire à Ira, qui savoure ces instants de gaieté, volés aux regards de tous. Si elle a, parfois, le malheur de dépasser ses obligations d'un mot déplacé, elle n'en reste pas moins d'une excellente compagnie. Ira lui rend son sourire, haussant un sourcil malicieux. « J'ai bien assez à faire d'un prétendant, » lâche-t-elle nonchalamment, levant les bras pour ajuster le corset. Elle a beau prétendre le contraindre, Ira aime se laisser prendre au jeu du marivaudage ; le seul reproche à adresser à Monsieur Vassilev, c'est qu'il prend la forme, non pas d'un innocent divertissement, mais bien d'une obligation dont l'échéance ne cesse de se rapprocher.

Le visage de la jeune femme est tout proche désormais, si proche qu'Irina peut sentir son souffle chaud dans sa nuque, apercevoir le moindre détail sur sa peau. Un instant, elle se laisse saisir par l'image qui lui est offerte, jusqu'à ce que les traits de Feodora s'animent de nouveau. « L’idée de se débarrasser de ces corsets n’est pas déplaisante, je dois dire, » Elle lui adresse un sourire, satisfaite de la savoir aussi peu friande de cet apparat qu'elle. Elle poursuit sur le ton de la plaisanterie : « Je crois que nous serions arrêtées et internées à peine les grilles du palais passées. » Ira laisse échapper un soupir, sans bien savoir s'il s'agit d'une réponse à cette affirmation - qu'elle sait exacte - ou au coup sec donné à son corset pour finir de l'attacher (l'arnacher serait peut-être plus exact, se dit-elle). Le nom du prétendant est encore une fois prononcé,et Ira lève les yeux au ciel, soudain agacée. Elle s'écarte d'un pas en direction de la fenêtre, se retourne vers Feodora, et lâche d'un ton sans appel : « Voulez-vous bien parler d'autres choses que ce Monsieur Vassilev ? Ne soyez pas impatiente, nous aurons tout le temps de faire sa connaissance ce soir. »

Il n'est pas encore dix heures que l'atmosphère dans la pièce s'est tendue. Consciente de son coup de sang - mais incapable de l'admettre, ni même de l'identifier comme tel - Ira se radoucit. « Allez donc choisir cette fameuse robe, nous ferons nos essayages ensemble, » rajoute-t-elle avec un léger sourire, alors qu'elle n'est toujours vêtue que de son corset, superposé à une longue chemise transparente sur laquelle vient se poser la lumière douce de la moiteur matinale.
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Feodora Noskova
Feodora Noskova
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Disponiblité : Disponible (1/3 rps en cours)
morning after midnight (feodora) 2dvmkgy 12 Situation : Servante et dame de compagnie de Mademoiselle Ira Amalieva.
Résidence : Quartier des domestiques du palais de la famille Amaliev.
Cercle(s) : Récente recrue de l'Union pour l'Egalité des Femmes.
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptyVen 7 Juin - 19:39

Son regard va se perdre dans le miroir de la coiffeuse, non loin de là, lorsque Feodora noue les lacets de ses doigts désormais habitués à l’exercice. Comme d’habitude, elle prend soin de ne faire passer les cordons que jusqu’aux avant-dernières ouvertures, laissant à sa maîtresse un tout petit peu plus d’amplitude dans ses mouvements et dans sa respiration que ce que la mode et l’étiquette jugent acceptables ; quelques minuscules millimètres de liberté gagnés sur la convenance, à l’abri des regards. Dans le miroir, Feo cherche furtivement le regard de l’exploratrice, mais l’esprit d’Irina semble arpenter des contrées lointaines, se laissant distraitement toucher — et quelques peu malmenée — par la servante. De l’espièglerie aux coins de la bouche, Ira accueille toutefois leurs badinages matinaux avec une légèreté ravissante. Mais à la nouvelle évocation d’Iliya, son regard se voile soudain. En l’espace d’une seconde, la langueur malicieuse laisse place à l’impatience et à l’irritation. « Voulez-vous bien parler d'autres choses que ce Monsieur Vassilev ? » Feodora a tout juste le temps de tirer une dernière fois sur les lacets pour achever son ouvrage que la jeune femme s’écarte avec humeur. Habituée à ces coups d’éclats aussi rapides qu’inattendus, la suivante porte les mains à l’arrière de son large jupon, entremêlant ses doigts nerveusement et se mordillant l’intérieur de la joue en attendant que l’orage passe. Ces brusques fluctuations d’humeur avaient rendue Feo anxieuse pendant ses premiers mois au Palais ; elle savait qu’elle devait faire ses preuves et que chaque contrariété d’Ira à son encontre la rapprochait un peu plus des caniveaux de Saint Pétersbourg. Le tempérament de l’exploratrice lui était aujourd’hui familier et la jeune prolétaire avait appris à l’apprivoiser avec hauteur et silence — parfois même avec un certain dédain. Il lui était difficile de ne pas lever les yeux aux ciels face aux élans de sa maîtresse — ces manières d’enfant gâtée susceptible n’était certainement pas le trait de personnalité d’Ira qu’elle appréciait le plus. Elle qui baissait autrefois les yeux, comme on lui avait avait à le faire pour se faire oublier, en présence de personnes plus élevées qu’elle socialement (c’est à dire, à peu près tout le monde dans le Triangle d’Or), elle s’aventurait de temps en temps à soutenir le regard d’Ira. Oh, elle n’appréciait pas beaucoup ça, qu’on la défie ; cela se voyait dans son regard. Mais pas aujourd’hui — aujourd’hui, Feodora était bien trop fatiguée pour se lancer dans ce genre de joute muette.

La demoiselle brise le silence qu’elle a installé quelques secondes plus tôt, avec une voix légèrement adoucie : « Allez donc choisir cette fameuse robe, nous ferons nos essayages ensemble. » Feo s’éclaircit la voix, replace les plis de sa jupe et lui répond d’un signe de tête à peine perceptible. Après une hésitation, elle reprend la direction de la pièce attenante, sentant la présence d’Ira sur ses talons.

Çà et là, de nombreuses robes et parures sont posées parmi les malles. La plupart n’ont pas encore été portées : elles avaient été apportées au Palais peu de temps après le retour de la fille prodigue. Mon enfant, il est temps de refaire votre garde-robe après ces longs mois passés sur la route à être vêtue comme une sauvageonne, avait déclaré Madame, aussitôt sa fille rentrée. La lumière du matin s’accrochait aux tissus précieux d’une manière enchanteresse, caressant délicatement les soies, glissant sur les satins, traversant les mousselines. « Vous devriez porter du bleu ce soir, cette couleur vous va à ravir », elle tente doucement. Les couleurs de certaines tenues se concurrençaient d’extravagance, ce qui n’était pas au goût d’Irina, préférant la sobriété. Feo, en revanche, en était complètement séduite ; elles lui rappelaient les paysages magnifiques et les tenues traditionnelles de sa terre natale. Si les Palais du quartier étaient ornés de dorures et parés de mille teintes, les bas-fonds de la ville semblaient recouverts d’une couche de crasse charbonneuse qui l’avait plongé dans une grande tristesse, lors de ses premiers mois dans la capitale. De la couleur, enfin!

Ses doigts glissent sur les tenues, s’attardent sur les perles et les broderies, osant même effleurer quelques pierres précieuses. Combien vaut-elle, celle-là? Combien d’années de salaire à la blanchisserie? Combien d’années à élever des boeufs dans l’Oural? Il aurait été si simple de dérober une de ces minuscules émeraudes, une boucle d’oreille ou ne serait-ce qu’un gant en soie. La tentation avait été grande, les premiers temps, faisant fourmiller ses doigts lorsqu’elle se retrouvait seule en au milieu de toutes ces richesses. C’est la peur, et peut-être aussi son amitié naissante avec Ira, qui l’en avait dissuadée. Sa main s’attarde encore quelques secondes sur les jupons bouffants, consciente que ceux-là ne lui sont pas destinés. La servante esquisse quelques pas vers une imposante armoire dans un coin de la pièce ; elle fait tourner la petite clé dans la serrure et ouvre grand les deux battants. Le meuble abritait les anciennes tenues d’Ira ; celles qui présentaient des traces d’usure au niveau de l’ourlet de la jupe ; celles qu’elle avait suffisamment porté pour que ça ne soit plus convenable de s’afficher une nouvelle fois avec. Après un instant d’hésitation, Feo tend la main vers l’amas de tissus et en extirpe une robe d’un bordeaux profond. Son visage s’anime à nouveau, et elle lance, enthousiaste, en plaçant le bustier de la robe sur son torse : « Qu’en dites-vous ? » Réalisant que sa voix a trahi son excitation, elle tempère aussitôt : « Elle nécessiterait que je reprenne l’ourlet et la taille… » C’était la cas pour toutes les tenues que lui prêtait la grande et fine Ira. La servante était très douée en couture et ce, depuis son plus jeune âge : reprendre une robe aussi belle et ornée soit-elle ne l’intimidait pas plus que ça ; il fallait toutefois l’autorisation de sa bienfaitrice pour altérer à jamais ses vêtements, et cela se révélait toujours quelque peu angoissant.
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Ira Amalieva
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MessageSujet: Re: morning after midnight (feodora)   morning after midnight (feodora) EmptySam 15 Juin - 16:48

​La relation d'Irina à sa suivante - et Irina elle-même, par ailleurs - est tout sauf constante, récemment. Depuis son retour, rien ne semble trouver grâce à ses yeux ; la ville la débecte, les gens l'argent, et même cette jeune femme qu'elle a pourtant choisie ne parvient à la satisfaire pleinement, subissant ses accès de colère avec une patience toute relative. Si, les premiers temps, elle gardait un silence humble, Feodora redouble ces derniers temps de caractère, et se permet parfois de soutenir son regard. Généralement, Ira feint (non sans difficulté) de ne pas la percevoir, un peu pour ne pas lui donner d'importa​​nce, mais surtout pour ne pas relâcher sur elle toute la tension accumulée dans le palais familial. Sa demoiselle de compagnie est sa seule alliée ; il ne tient qu'à elle de la conserver à ses côtés. Et si, parfois, ses répliques bravaches ont le don d'agacer l'exploratrice, elle se tempère, car sa compagne lui est chère - un peu trop au goût de Madame Amalieva mère. Elle l'entend lui adresser quelques mots - que chose au sujet d'une robe bleue - mais Ira, comme elle le fait souvent, n'y accorde qu'une attention mitigée. Son esprit, dès lors qu'il est accaparé, n'a guère d'intérêt pour le monde qui l'entoure. « Mh, oui, pourquoi pas... » maugrée-t-elle tant bien que mal, sans vraiment savoir ce à quoi elle donne son approbation timorée.

« Qu’en dites-vous ? » Ira tourne soudain son regard vers Feodora, qui a passé une de ses anciennes tenues. Plongée dans ses pensées, elle avait oublié sa présence dans le vestiaire voisin, mais son retour est éclatant. Elle la détaille, passant en revue chaque aspect de la robe, et de son corps. La couleur et la coupe lui vont à merveille, dégageant son cou frêle et la naissance de sa poitrine. Malgré la longueur à ajuster, car quelques centimètres séparent les deux jeunes femmes, elle est splendide. Presque trop : elle l'envie autant qu'elle l'admire. Son cœur bat un peu plus vite quand elle la voit ainsi vêtue en Cendrillon qui s'ignore.

Ira s'approche d'elle, distinguant désormais les reliefs de son visage encore jeune mais déjà orné de cernes violacées. « Cette robe vous va à merveille, » lui lance-t-elle en un souffle, mêlant une innocence feinte à une audace inavouable pour des femmes de leurs rangs. « Mais peut-être devrions-nous nous offrir de nouvelles robes, ne pensez-vous pas ? » Elle affirme, volubile. La compagnie de Feodora lui est particulièrement agréable ce jour ; peut-être que la robe en velours Bordeaux qu'elle vient de passer joue son office. Elle attrape la main de la jeune servante, passe ses doigts sur le tissu émoussé. « Celle-ci est tout usée ; vous méritez une robe neuve pour faire tourner les têtes ce soir ! » Elle lance en un éclat de rire, à mi-chemin entre la plaisanterie et la sincérité. Elle s'imagine déjà sa brillante entrée au théâtre Mariinsky, sa servante et plus proche amie à ses côtés. Elle sent les regards qui se posent sur Feodora qui n'appartient qu'à Ira, les langues qui se délient parmi l'assistance, énième provocation de la fille Amalieva. Son corps est alors parcouru d'un frisson d'excitation qu'elle accueille avec un sourire en coin, destiné à sa jeune demoiselle de compagnie - attendant son approbation.
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