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 et le jour avait une couleur d'été (ivan)

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Ira Amalieva
Ira Amalieva
Noblesse
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4 Situation : Exploratrice au service de Sa Majesté le Tsar, de retour à la cour où l'on s'empresse de la marier, promise au pauvre Iliya Vassilev.
Résidence : Le Palais familial dans le Triangle d'or.
Cercle(s) : Cour du Tsar, Société Impériale des Sciences.
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MessageSujet: et le jour avait une couleur d'été (ivan)   et le jour avait une couleur d'été (ivan) EmptyJeu 30 Mai - 11:31


et le jour avait une couleur d'été
Ivan Nazarov & Ira Amalieva

L'après-midi se déroule doucement, occupée par une réunion sans fin à la Société Impériale des Sciences ; une revue complètes des comptes de l'année 1906, à laquelle tous les sociétaires ont été conviés. Le temps qui parfois file, semble ici s'étirer comme un élastique sur lequel on tire, jusqu'à ce qu'il craque en un éclat sonore. Ira n'écoute plus les voix des hommes qui l'entourent, et se laisse aller à la divagation, promenant ses yeux à travers la pièce plongée dans une semi-obscurité par d'épais rideaux occultant les grandes fenêtres. Coupée ainsi de l'extérieur, elle n'en devient que plus captive ; et soudain, le besoin d'air se fait sentir. Elle doit quitter cet endroit, ces messieurs aux barbes blanches et aux airs sévères, leurs longs discours et leurs récits d'ennui. Ira se lève dans un geste brusque, faisant racler sa chaise sur le beau parquet en un grondement dont l'écho sonore se répand à travers la pièce. « Messieurs, si vous voulez bien m'excuser, » lance-t-elle avec une moue peinée, magnifique comédienne. Elle sait qu'ils mettront son départ sur le compte d'une soudaine indisposition ou de ses vapeurs, s'en serviront certainement comme prétexte à l'absence de femmes dans leur cercle restreint, et pour le moment, peu lui importe : elle s'en va.

Quelques instants plus tard, voilà Ira dans sa calèche, traversant la place aux foins. Par la fenêtre, elle observe l'agitation qui l'entoure. Impulsive, la voilà qui hèle le cocher. « Arrêtez-vous ici, s'il vous plaît ! » Elle se précipite en dehors du véhicule, soudain plongée dans un monde d'étalages colorés et de vente à la criée. Seule, enfin. Bien sûr, elle détonne un peu dans la foule qui l'entoure, mais la voilà qui s'enfonce dans les allées du marché de la Place Sennaya. Ira se promène au gré de ses envies, pour la première fois peut-être depuis son retour à Saint-Pétersbourg. Sans sa mère derrière elle, sans Feodora à ses côtés, sans personne d'autre qu'elle-même. Pourtant, elle sent une ombre la talonner, sans réellement s'en préoccuper, trop distraite par l'excitation des mille et une sollicitations qu'offre l'endroit. Elle flâne, au gré des odeurs d'épices arrivées d'Orient, des couleurs chatoyantes des étals. Finalement, Irina s'interrompt un instant pour admirer un stand aux tissus fleuris, où les femmes s'interpellent et négocient d'une voix forte. A quelques mètres, elle aperçoit une silhouette familière, venant confirmer son impression première : elle est suivie. L'exploratrice s'approche de son invité surprise. « Ivan Igorevitch, quelle surprise, » elle affirme, faussement étonnée. « Je vous ignorais amateur de mercerie. » Elle lui adresse un regard moqueur, tout en s'interrogeant sur la réelle raison de sa présence derrière elle - et surtout, au nom de qui.
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Ivan Nazarov
Ivan Nazarov
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et le jour avait une couleur d'été (ivan) 6eb7a4d528090bbd4a92481e4ef13f80 4 Situation : Garde rapproché du Tsar
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MessageSujet: Re: et le jour avait une couleur d'été (ivan)   et le jour avait une couleur d'été (ivan) EmptyDim 2 Juin - 19:35

Sous le balcon donnant sur la Sredny Prospekt, le tramway passe et se faufile parmi la foule comme un serpent avide. Il gobe les âmes et vague vers une destination qui m’échappe en digérant son butin. Le reptile rouillé s’enfuit et mes pensées avec. Depuis mon retour, je n’arrive plus à saisir le sens de la réalité. Moi, cartésien de souche. Ma vision est asymétrique et mes doigts ne font plus que frôler des objets immatériels, prisonniers de mes fantasmes. Je fais ainsi tourner un télégramme entre mes phalanges sans la volonté d’en connaitre le contenu. Le message venait d’arriver, tout chaud, brûlant d’impatience. Mon regard préfère se perdre dans les branches des arbres du jardin qui faisait face à mon petit appartement au premier étage d’un bâtiment à mi-hauteur. Je ne pouvais plus rester cloitré dans la caserne de l’île Zayachy. Le silence qui y régnait me ramenait tout de suite aux îles Gato du Japon, et par dessus, aux rides de mes cauchemars incessants. Au bout d’un moment, je déplie le papier officiel marqué du sceau du palais empirique, et finis par le poser sur le coin de la fenêtre telle une sucrerie dont on ne laisse que l’emballage.

Mission : Irina Mikhaïlovna Amalieva.
Dernier contact visuel : Place Sennaya.
Contact perdu. Veuillez poursuivre mission.
Retour à la base pour rapport : 20h00.
Sans faute.

Au coeur du serpent aux écailles d’acier, je me cache sous La Dame de Pique en laissant filer le jardin d’Alexandre et la cathédrale Saint-Isaac. Recroquevillé sur moi-même, je me glisse sous les coutures du personnage d’Hermann, joueur de cartes séduisant la belle demoiselle Lisavéta. Comme à chaque lecture de la nouvelle, je claque soudainement le livre au moment où le bel abruti d’Hermann accepte l’invitation de sa dulcinée pour aller s’isoler dans une pièce voisine. Je plie sauvagement l’ouvrage comme pour refuser le terrible destin qui suit son irréfléchie décision. Les bulbes dorés de l’église derrière le marché de la place Sennaya m’indiquent la fin de mon voyage. J’esquive douloureusement les calèches en pensant à la dangerosité progressive de ces dernières. Bientôt les serpents rouillés ramperont dans tout Saint-Pétersbourg. Et nous ne serons que des appâts volontaires, avalés au jardin d’été, digérés au chantier naval de l’amirauté puis recrachés au cimetière Volkovo. Du vulgaire dégueuli moderne s’amusant à disparaitre et à réapparaitre, jouant aux magiciens toute la sainte journée.

Parmi les badauds, je me faufile, reconstruis l’image de la jeune femme avec le souvenir de ses traits caractéristiques. Cheveux châtains, yeux bleus, pommettes saillantes, front haut et dégagé, taille fine, air mutin, fuyante. Elle te tenait jamais en place, et son père insistait jour et nuit pour connaitre ses moindres mouvements. Sans trépigner, je ne rechignais pas non plus à ce type d’ordre. A choisir entre les armes et le repérage, le choix est vite fait. Certains (la plupart) trainaient des pieds, mais je m’amusais quelque peu à l’exercice de l’observation. Et puis Irina ne m’était pas antipathique, au contraire. Je mis une dizaine de minutes à la repérer. Que fait une fille de noble en vadrouille qui aspire à une liberté utopique ? Elle flaire les fleurs, se mêle à la plèbe et sautille d’impatience au moment où on tentera de la retenir. Je souris à l’initiative et ne cherche pas à me faire discret. Je la suis en flânant comme elle, les mains derrière le dos. Sans surprise, elle finit par me repérer. « Irina Mikhaïlovna » lui répondis-je, en retenant mon sourire. « Je ne vous savais pas amatrice d’ironie. » Dis-je en insistant bien du regard pour faire ressortir mon propre sens de la dérision. Je me mis à ses côtés et continuais à marcher, très doucement, le long des allées du marché en espérant qu’elle me suive. « Nous pouvons continuer ce petit jeu du chat et de la souris tout l’après-midi. Ou bien… » Je m’arrêtais en pinçant les lèvres, les yeux remplis de la même espièglerie se posant sur les siens. « Vous pouvez me dire ce que vous cherchez à fuir. »
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Ira Amalieva
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MessageSujet: Re: et le jour avait une couleur d'été (ivan)   et le jour avait une couleur d'été (ivan) EmptyMar 4 Juin - 10:34

Autour d'eux deux, soudain immobiles, les passants continuent de se faufiler, contournent l'obstacle qu'ils représentent et poursuivent leur chemin. Le marché est une véritable fourmilière, dont le peuple arpente les allées en s'interpellant à grands cris et en s'adressant de généreuses salutations. Tous deux détonnent, et pourtant personne ne s'interrompt pour les observer ; le monde moderne n'a pas le temps pour eux, arrêtés devant un étalage de mercerie. Ira sent les corps des badauds qui la frôlent, la heurtent parfois, lui arrachant un froncement de sourcils contrarié, mais elle se garde bien de dire quoi que ce soit : cela ne fait-il pas aussi partie du jeu ? Elle a voulu jouer la plébéienne, à elle de s'en satisfaire.

Ivan s'approche, sortant de sa retraite furtive pour se présenter à elle. D'un ton solennel, il la salue - comme l'exigent les conventions, Ira lui répond d'un signe poli de la tête, tout en saisissant pleinement l'ironie d'un tel geste dans un endroit tel que celui-ci. Difficile d'échapper au petit monde de la noblesse pétersbourgeoise, malgré ses efforts. « Nous pouvons continuer ce petit jeu du chat et de la souris tout l’après-midi. Ou bien… Vous pouvez me dire ce que vous cherchez à fuir. » Il lance avec une facétie non-dissimulée, arrachant un sourire à la jeune femme, objet de sa traque. Une question n'en finit cependant plus de la tarauder : pourquoi l'a-t-on lancé à ses trousses ? Mentalement, elle passe en revue les potentiels émetteurs de cette demande, avec son père en tête de liste. Impossible pourtant de déterminer l'intérêt qu'il aurait à la faire suivre, tout en sachant qu'elle n'en ferait, après tout, qu'à sa tête.

« Je fuis quiconque cherche à me surveiller. En l'occurrence, vous, » rétorque-t-elle, avec cet air mutin qu'on lui connaît bien, elle dont l'indiscipline n'a d'équivalent que sa fierté. Elle fait volte-face, comme pour reprendre son chemin à travers le dédale d'étalages qui se dresse devant elle. Ira finit pourtant par s'interrompre, faisant claquer ses petits talons sur le sol alors qu'elle s'en retourne vers Nazarov. « Mais vous, dites-moi. Qui servez-vous ? » Elle s'interrompt un instant, désormais au niveau d'Ivan. « Vous ne me ferez pas croire qu'un soldat comme vous prend plaisir à traquer une gamine comme moi à travers la Place Sennaya. Alors, pourquoi êtes-vous là ? »
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